Les trois points à savoir pour expertiser une céramique chinoise
La céramique chinoise est riche d’une longue tradition allant de 4500 avant l’ère commune jusqu’à nos jours. Elle connaît plusieurs innovations techniques et stylistiques, dont l’invention de la porcelaine. La désignation céramique chinoise regroupe ainsi un ensemble d’objets fabriqués au fil des dynasties pouvant être en terre cuite, en grès ou en porcelaine, dont le corps peut être recouvert de glaçures, d’émail ou de couverte, et réalisés par cuisson en oxydation, en réduction, ou à haute température.
- La composition de la céramique, une caractéristique fiable pour en déterminer l’ancienneté
Certaines céramiques chinoises se distinguent par leur composition caractéristique. C’est le cas par exemple de la poterie de la dynastie Shang qui peut être rouge ou grise, entre 1767 et 1122 avant l’ère commune. Celle-ci possède une faible teneur en silice (59 à 66 %) et en kaolin (16 à 19 %). Ces taux tendent à augmenter au fil du temps : les céladons Song et les porcelaines Ming en contiennent respectivement jusqu’à 76 % de silice et 20 % de kaolin.
- Le dessous de la céramique, des marques de pernettes à déceler
Les pernettes sont des supports en métal ou en céramique, de forme circulaire ou triangulaire, utilisés dans les fours pour maintenir les objets à cuire et éviter qu’ils ne se touchent pendant la cuisson. Elles laissent généralement des traces. Celles-ci sont nettement visibles sur certaines céramiques chinoises (celles des dynasties Ru, Guan et Jun par exemple).
- Attention à la forme, la teinte et les motifs… tout doit correspondre à une époque précise
La forme et le décor des céramiques chinoises ont beaucoup évolué au fil de l’histoire. Les œuvres du néolithique chinois sont par exemple souvent peintes de blanc, rouge, brun et de noir, exceptionnellement de jaune. Ils arborent des formes circulaires, et sont ornés de motifs (des spires en étoiles ou des traits droits).
En avançant vers l’âge du bronze, on constate que les formes se sont simplifiées et que les pièces sont devenues lourdes. À l’époque des royaumes combattants, les céramiques chinoises se voient décorées de laque à effets graphiques et de bronzes ciselés, incrustés quelquefois de cuivre, d’argent ou de pierres précieuses. Sous la dynastie Han, les vases sont ornés de glaçure verdâtre avec des représentations de personnes, d’animaux et de bâtiments.
Vers le Moyen Âge, les artisans décoraient les céramiques avec des effets de matières ruisselantes et utilisaient essentiellement trois couleurs : le brun, le jaune et le vert. Cette époque a également vu l’apparition des céramiques blanches à motifs bleus.
Cette diversité des caractéristiques des céramiques chinoises rend difficile l’authentification d’une pièce. Elle exige en effet une connaissance approfondie des différentes marques, signatures et symboles que l’on s’attend à retrouver sur une pièce d’une époque donnée. Raison pour laquelle une expertise est recommandée pour estimer l’authenticité et la valeur d’une céramique chinoise.