Meuble Pierre Chareau : expertise et estimation

Meuble Pierre Chareau : leur cote dans le marché de l’art

Aux côtés du Corbusier, Pierre Chareau (1883-1950) est l’un des premiers architectes et designers moderne. À chaque nouvel édifice conçu, le designer réalise l’ensemble du mobilier qu’il intègre ou fait dialoguer avec les volumes intérieurs. En métal, en verre, en bois, les meubles de Pierre Chareau incarnent le minimalisme de la modernité qui offre au monde matériel un nouveau visage.

Pour les modernes, la structure doit se réduire à sa fonction et faire office de valeur esthétique. Entre 1926 et 1930, Pierre Chareau conçoit des bureaux, des tables et des assises en suivant ce principe fondateur. Il tente de donner davantage de souplesse au mobilier, à l’aide de parties pivotantes, en vue d’une meilleure adaptation à son contexte et à son utilisation. Les tables, les bureaux et les assises sont composés de lignes minimalistes et de surfaces lisses. Les fauteuils, les tabourets ou certaines tables témoignent également d’une recherche sur le mouvement circulaire. L’artiste joue sur les contrastes des différents matériaux, parfois peints et chromés, pour souligner la structure, et en faire jaillir une véritable esthétique.

Depuis sa première exposition en 1919, Pierre Chareau est remarqué pour son travail novateur. Dans les années 1940, il s’établit aux États-Unis où il reçoit de nombreuses commandes, notamment pour l’atelier désormais célèbre du peintre Robert Motherwell. Depuis, les meubles de Pierre Chareau sont toujours édités, et obtiennent une cote admirable dans le marché de l’art. Les collectionneurs sont particulièrement friands des bureaux et de certains fauteuils du designer. Dans l’ensemble, le mobilier de Pierre Chareau est une valeur sûre du marché de l’art.

Mobilier Pierre Chareau : prix, achat, vente et enchère

Les estimations et les prix à l’achat varient en fonction du meuble et du modèle. Pour une table de Pierre Chareau, les prix s’établissent en moyenne entre 10 000 et 55 000 euros. Certains modèles tels que la « Table gigogne » dépassent largement les estimations des experts. En 2011, l’une des éditions, réalisée en bois de noyer, est adjugée à 223 000 €* lors d’une vente aux enchères (Christie’s, Paris).

Pour un tabouret, les prix oscillent entre 800 et 6 000 euros, à l’exception du « Tabouret curule » pour lequel il faut compter entre 18 000 et 48 000 euros. Les chaises s’échangent en moyenne entre 2 000 et 5 000 euros l’unité. Les rares canapés présents sur le marché obtiennent également de bons résultats de vente. Pour l’un d’entre eux, il faut compter en moyenne entre 50 000 et 150 000 euros.

Les fauteuils ont particulièrement la cote auprès des collectionneurs. Pour un fauteuil, les prix débutent à 8 000, et s’établissent généralement entre 30 000 et 100 000 euros. Ils commencent autour de 13 000 euros pour un lot de deux fauteuils, mais oscillent davantage entre 75 000 et 230 000 euros. Deux fauteuils, réalisés en ébène de Macassar et métal chromé, confirment les estimations de l’expertise en 2015. Ce lot est adjugé à la somme de 314 860 €* au cours d’une vente aux enchères (Sotheby’s, New York).

Pour un bureau, les prix débutent timidement entre 15 000 et 70 000 euros. Pour le modèle, réalisé en bois et en métal, ils s’élèveront entre 180 000 et 350 000 euros. En revanche, c’est le « Bureau dit de l’ambassade française », en palissandre de Rio et acier poli, qui remporte la somme record. Il est adjugé à 445 500 €* en 2014 (Sotheby’s, Paris).

* Frais compris

« Bureau dit de l’ambassade française, modèle MB 212 », Palissandre de Rio et acier poli, Pierre Chareau, adjugé 445 500 € en 2014 (Sotheby’s, Paris)