Combien vaut une gouache ?
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La gouache est une technique de peinture à la détrempe sur papier. Elle se distingue de l’aquarelle par ses propriétés couvrantes et opaques. Le mot « gouache », qui prend son acception moderne au XVIe siècle, désigne aussi bien le médium que le dessin qui en résulte. Afin de déterminer la valeur d’un dessin à la gouache, l’expert prendra en compte son auteur, son époque de réalisation ainsi que son état de conservation. Les estimations et prix d’achat peuvent varier fortement en fonction de ces facteurs.
Durant la Renaissance, la gouache est appropriée par les artistes pour des usages précis. François Clouet et Nicolas Hilliard l’emploient afin de réaliser des portraits et des miniatures. Elle sert également aux esquisses et aux illustrations zoologiques et botaniques, notamment par Albrecht Dürer qui la mélange à l’aquarelle.
C’est cependant au XVIIIe siècle que la gouache connaît son pic de popularité et de diffusion. Appréciée pour ses effets d’empâtement et sa texture comparable à la peinture à l’huile, la gouache est utilisée par de nombreux artistes. Parmi ceux-ci, citons Hubert Robert et Joseph Vernet pour les paysages, Gérard van Spaendonck pour les natures mortes ou encore Jean-Honoré Fragonard et Giambattista Tiepolo, qui usent de la rapidité d’exécution permise par ce médium. Certains peintres de Naples comme Pietro Fabris et Saverio della Gatta créent le genre des gouaches napolitaines, paysages colorés à la touche enlevée, dont les multiples représentations de « L’éruption du Vésuve » constituent l’exemple le plus connu. Sur le marché de l’art, les gouaches signées par un grand artiste présentent généralement des estimations élevées peuvent réaliser d’excellents prix d’achat à condition d’avoir été préalablement expertisées.
Au XIXe siècle, certains artistes font un usage assidu et innovant de la gouache. Elle est notamment appréciée par Honoré Daumier pour sa spontanéité, pertinente dans la création de caricatures. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, plusieurs artistes pré-raphaélites comme Edward Burne-Jones ou symbolistes comme Gustave Moreau et Odilon Redon explorent les possibilités de la gouache et l’associent à d’autres matériaux, comme l’aquarelle, le fusain, le pastel ou la peinture à l’huile. Les gouaches sur papier ou sur carton exécutés au sein de ces courants artistiques disposent d’une cote et d’estimations très soutenues. En 2018 par exemple, un dessin de Gustave Moreau à la gouache, aquarelle et rehauts de gomme arabique sur papier intitulé « Sappho » a été adjugé au prix de 450 000 € en vente aux enchères (Christie’s Paris).
Au XXe siècle, la gouache perd, aux yeux des artistes, de sa qualité picturale. Aussi est-elle surtout utilisée comme une technique d’appoint aux dessins au crayon et à l’encre. Plusieurs artistes avant-gardistes réputés en usent de cette manière. Citons par exemple Vassily Kandinsky, Pablo Picasso ou Georges Braque. D’autres artistes en détournent l’usage, comme Henri Matisse par le biais de ses papiers peints à la gouache, découpés puis collés. Sur le marché de l’art, une gouache d’un tel ponte de l’art moderne peut voir sa valeur s’envoler. En 2019, une gouache sur papier de 1956 de Pablo Picasso, intitulée « Le repos du faune », a été adjugée au prix de 2 032 855 € aux enchères (Sotheby’s Londres).
Si vous possédez un dessin à la gouache, nous vous recommandons vivement de recourir à une expertise effectuée par un expert d’art afin d’en établir l’estimation la plus proche de sa valeur sur le marché.
André Derain, Baigneuses, 1906, Gouache et crayon sur papier, 46,8 x 57 cm, adjugée 160 000 € en 2018 (Artcurial Paris)