Robert COMBAS (né en 1957) (France)
L’épouvantail à cocu (…)
1987
Acrylique sur toile libre sans châssis, signée en bas à droite « Combas ».
H : 90 cm, L. 70 cm.
Enregistrée dans les archives de l’artiste sous le n°8241 et le titre complet : L’épouvantail à cocu fait en œuf, fait de bric et de broc, c’est-à-dire cornu à masque de gros oiseau préhistorique.
Robert Combas est célébré par la critique et le marché de l’art comme l’initiateur dans les années 1980 d’un courant de peinture figurative inventive, décomplexé et coloré, la Figuration Libre. Prenant le contre-pied de l’art conceptuel de l’époque, le peintre révolutionne la peinture et devient progressivement une star internationale. Il est aujourd’hui l’un des rares
artistes français bénéficiant d’une cote internationale.
Si Robert Combas a créé toute sa vie, ses œuvres les plus recherchées demeurent les tableaux de jeunesse des années 1980, période d’ébullition créative et de mise en place d’un style personnel et facétieux, dont le tableau que nous avons le plaisir de vous proposer est un
parfait exemple.
Robert Combas, artiste majeur de la Figuration libre
Quand on lui demande de définir la Figuration Libre, Robert Combas la résume en citant le poète Michel Zoom : Deux hommes se rencontrent, l’un des deux dit à l’autre : – j’ai attrapé la maladie de l’œuf, l’autre lui répond tout étonné : – tiens donc, qu’est-ce donc ? le premier de lui rétorquer : – rien ; j’ai envie d’être malade ! Robert Combas, mordu par l’œuf et malade d’amour grâce à Geneviève ?
Pour peindre cette composition humoristique, cette blague, Robert Combas s’abroge de toute référence culturelle connue pour créer une scène complètement nouvelle. Il convoque ce style unique tellement reconnaissable : une figuration bouillonnante et délirante aux couleurs acides et festives cernées de noir, une composition fantasque et drôle qui sature l’espace.
1987, année faste
1987 est une année clef dans la vie de Robert Combas. Âgé de 30 ans, son style débridé s’est mis en place pour atteindre sa pleine maturité artistique. Le CAPC – musée d’art contemporain, de Bordeaux organise cette année-là une grande exposition personnelle de l’artiste présentée par la suite au Stedlijk Museum à Amsterdam.
Enfin, 1987, c’est l’année où Robert Combas rencontre celle qui deviendra sa femme et sa muse, Geneviève, qui offre une nouvelle impulsion à son art.
Libre jusque dans le choix du support
Robert Combas produit dans l’urgence et le chaos, avec le besoin de peindre comme force créative vitale chevillée au corps. Au sommet de son art dans les années 1980, il s’empare de tous les supports pour jeter ses couleurs : toiles, mais aussi tissus imprimés, draps, taie d’oreiller, coussins, etc. L’artiste réutilise les tubes de peintures et peints sur les vêtements. Tout devient ode et orgie de peinture. Notre tableau sur toile libre, presque un drap, témoigne de cette imagination sans borne et d’un affranchissement du « sacro-saint » châssis de tableau pour nous offrir un vrai morceau d’art libre.