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En quoi consiste votre activité d’expert d’armes ?

Je suis spécialisé dans l’authentification et la valorisation d’armes ainsi que de tous les objets qui touchent au militaria comme les médailles, insignes, drapeaux ou souvenirs historiques.

J’interviens dans le cadre des ventes aux enchères soit en tant qu’expert pour des biens confiés par mes clients ou des clients des maisons de vente. Aujourd’hui, je suis l’expert militaria pour cinq maisons de ventes en France.

A côté de cette activité d’expertise pour les enchères, je peux également être mandaté par les assurances pour valoriser une arme avant la souscription d’un contrat d’assurance ou suite à un sinistre. Je suis également expert pour la cour d’appel d’Agen. J’ai d’ailleurs souvent un rôle important de conseil auprès des particuliers qui ne sont pas tous au fait des dernières législations en matière de détention d’armes à feu.

Comment êtes-vous venu à vous intéresser aux armes ? Racontez-nous votre parcours.

J’ai eu une première vie professionnelle dans l’import/export mais j’ai toujours été passionné d’armes et d’Histoire. Le premier objet militaire que j’ai eu en main fut le sabre de mon Grand Père qui était officier de cavalerie pendant la Première Guerre mondiale. Enfant cet objet me fascinait. Je n’avais pas le droit d’y toucher.

Ce sabre est aujourd’hui au mur de mon bureau, avec le képi de mon grand-père et ses décorations. J’espère transmettre ces souvenirs plus tard à un de mes petits-enfants.

Lorsque j’ai eu l’opportunité de faire de ma passion mon métier je n’ai pas hésité. J’ai été formé par un grand expert d’armes bordelais avant de reprendre son cabinet suite à son départ à la retraite.

En France, à Paris, plusieurs experts sont spécialisés en armes. Quels sont vos domaines de spécialité ?

Je suis vraiment spécialisé dans les armes de collections, les armes historiques d’une période courant du XVIIIe siècle à la Seconde Guerre mondiale. Cela couvre un champ très large d’armes (armes, blanche, armes de chasse, armes civiles). J’avoue une passion particulière pour les armes à feu dites réglementaires, c’est-à-dire les armes utilisées dans un cadre militaire. Après, tout m’intéresse ! Ce qui est génial avec mon activité, c’est la quantité et la diversité des armes que j’ai l’occasion d’examiner. Un expert reste en formation permanente.

Quelles sont à votre avis les qualités primordiales dans l’expertise d’armes anciennes ?

Je dirais la prudence…à plus d’un titre d’ailleurs. J’interviens souvent dans des contextes de successions où je découvre des armes oubliées dans des caves ou greniers et qui peuvent être chargées sans que personne ne soit au courant. Prudence ensuite dans l’authentification. Il faut savoir rester humble, on ne peut pas tout savoir.

Comme je disais, l’expertise est apprentissage continu tout au long de sa vie. Pour certaines armes, la documentation est très mince, voire absente. C’est un véritable travail d’enquête qui commence. Prochainement, grâce à France Estimations, je vais proposer à la vente un Pistolet Mannlicher, modèle 1894, un exemplaire rarissime d’un des tout premiers modèle de pistolet automatique certainement produit à moins de 100 exemplaires. C’est passionnant de retracer l’histoire d’une arme comme celle-là et de valoriser une pièce qui ne passe jamais en vente.

Quelle est votre plus grande satisfaction dans votre métier ?

Pour le passionné que je suis, une de mes plus grandes satisfactions est de voir passer entre mes mains énormément d’armes. Parfois, pour des armes oubliées depuis des dizaines voire des centaines d’années, il s’agit de véritables sauvetages. Dernièrement, un sabre de général du 2nd Empire oublié dans les combles depuis 150 ans s’est vendu suite à mon expertise 6 000 € au marteau. Au cours des ventes aux enchères, les armes que je propose sont parfois préemptées par des musées ce qui est également très gratifiant. Je pense notamment à un sabre des Volontaires de Beniowski, le seul exemplaire connu à ce jour, que j’ai expertisé et qui a été vendu aux enchères par mon intermédiaire au musée de l’armée.

 

Quelques questions sur le marché des armes et des souvenirs historiques

Comment se porte actuellement le marché des armes de collection ?

Le marché est fluctuant et globalement pas à la hausse car il y a peu de renouveau générationnel chez les collectionneurs d’armes et beaucoup d’armes de collection en circulation sur le marché. Les armes courantes même celles du soldat moyen sous Napoléon, se vendent difficilement. Par contre, les pièces historiques rares, en bon état, trouvent preneur à bon prix. Elles peuvent créer la surprise en salle des ventes comme pour les armes signées Boutet, l’armurier de l’Empereur notamment les pistolets qu’offrait Napoléon ou les tromblons des mamelouks de la garde impériale.

Que recherchent les collectionneurs d’armes aujourd’hui ?

Globalement, l’amateur recherche des armes qui ont une histoire, un supplément d’âme, soit parce qu’elles proviennent d’une période militaire faste de la France, comme l’Ancien Régime, soit du fait d’un prestigieux propriétaire. Récemment, on m’a confié plusieurs malles ayant appartenues à un ancien militaire de carrière qui n’avaient pas été ouvertes depuis la guerre d’Indochine. Elles renfermaient tous ces souvenirs, documents, armes, insignes depuis la 2de Guerre mondiale avec notamment des objets rares provenant des commandos vietnamiens pro français. Dans ce cas, on a vraiment toute une collection à valoriser comme morceau d’Histoire.

Vous parliez des armes de l’Ancien Régime, les pistolets ou les armes du XVIIIe siècle sont-ils toujours recherchés en salle des ventes ?

Oui, l’Ancien Régime représente symboliquement une période de faste militaire. Sans compter que beaucoup d’armes du XVIIIe siècle sous Louis XV ou Louis XVI ont été détruites. Et quand elles n’ont pas été détruites, les fleurs de lys ou les symboles royaux ont été limés quand ces armes ont été réutilisées après la chute de la Monarchie. Le collectionneur recherche les armes qui ont conservé les fleurs de lys, celles qui ont pu être cachées sous le 2nd Empire et la République. Mon travail d’expertise s’apparente alors à un véritable travail d’enquête pour retracer le parcours d’une arme.

On croise beaucoup de pistolets Napoléon et il y beaucoup de copies, une petite astuce d’expert à partager ?

Pour une arme inscrite Napoléon ou tout autre marquage, il faut regarder si le marquage est en relief ou « en creux ». S’il est en relief c’est probablement un moulage, donc une arme ou un reproduction récente. En revanche si le marquage est en creux, c’est plutôt bon signe et l’arme est peut-être authentique.

Petite astuce de « pro » : lorsque le marquage est en creux il peut être difficilement lisible car usé ou effacé: il faut alors le frotter avec une craie d’écolier, et en passant le doigt dessus on enlève le surplus de craie et on peut ainsi lire aisément l’inscription gravée.

J’ai une carabine chez moi héritée de mon grand-père. Comment le vendre au meilleur prix ?

En premier lieu, soyez très prudent en la manipulant. En m’envoyant quelques clichés gratuitement sur France Estimations, je serai en mesure en 48H de vous donner une première estimation de votre arme. En fonction de son intérêt sur le marché de l’art, je vous accompagnerai dans sa vente en identifiant le meilleur canal de vente soit en vente aux enchères soit en vente privée pour révéler tout le potentiel de l’arme.

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