Surtout connu pour ses peintures, Jean-François Millet (1814-1875) a aussi développé une œuvre d’aquafortiste de haut rang, bien que rare. Nous lui connaissons une vingtaine d’eaux-fortes, six lithographies, six xylographies et deux clichés-verre. Dans les années 1840, Millet réalise plusieurs lithographies destinées à illustrer des livres ou des partitions. Il découvre l’eau-forte après son installation à Barbizon en 1849, notamment encouragé par Christian Jacque. Les gravures de l’artiste reprennent, pour certains, ses tableaux (comme « Les Glaneuses ») tandis que d’autres, comme « La baratteuse », s’inspirent de ses carnets de dessins.
Si Jean-François Millet a expérimenté la gravure, il a toujours privilégié sa carrière de peintre. Les eaux-fortes, lithographies et clichés-verre de Millet ont contribué à sa notoriété ont par conséquent peu contribué à renforcer sa notoriété, déjà établie dans les années 1850. Sur le marché de l’art actuel, les gravures tirées du vivant de l’artiste présentent une cote et des estimations relativement stables. L’intérêt des collectionneurs internationaux semble cependant ralentir quelque peu depuis les années 2000. Il n’en demeure pas moins que les gravures inspirées de tableaux iconiques comme « Les Glaneuses » ou « Le Semeur » atteignent des prix d’achat élevés pour ce médium. Les résultats en vente aux enchères témoignent de cette tendance solide et font de Millet une valeur sûre parmi les graveurs du XIXe siècle.
Les gravures de Jean-François Millet les plus prisées sur le marché de l’art sont celles qui reprennent un tableau internationalement connu. Tel est le cas par exemple de l’eau-forte « Les Glaneuses » (1857), tirée de la peinture éponyme, dont l’estimation et le prix d’achat varie généralement entre 7 000 et 10 000 euros. En 2016, une eau-forte des « Glaneuses » sur papier Japon a été adjugée 11 522 € aux enchères (Mainichi Auction Tokyo).
D’autres gravures de Jean-François Millet partagent cette situation. La lithographie « Le Semeur », issu du tableau exécuté en 1851, voit son estimation et son prix d’achat osciller entre 4 000 et 6 000 euros. En 2018, une lithographie a été adjugée 7 230 € (Bonhams Londres). Pour une eau-forte tirée du tableau « Le départ pour le travail » (1863), comptez sur une estimation et un prix d’achat compris entre 3 000 et 5 000 euros.
Jean-François Millet a également expérimenté la technique du cliché-verre, procédé combinant dessin, gravure et photographie. L’un des exemples les plus probants de cet usage est l’estampe « Femme vidant un seau », réalisée en 1862. En 2017, une estampe a été adjugée 4 484 € (Koller Zürich), soit près de quatre fois son estimation initiale.
La valeur d’une gravure de Millet dépendra fortement de son caractère original. Si vous avez une gravure ou une lithographie de Jean-François Millet et que vous souhaitez la vendre, nous vous recommandons donc de recourir à une expertise par un expert d’art, qui attestera de son authenticité et en donnera l’estimation la plus proche de sa valeur sur le marché.
« Le semeur », Lithographie sur papier Japon éditée en 1889, 19,2 x 15,9 cm, Jean François Millet, adjugée 7 230 euros en 2018 (Bonhams Londres)