A partir des années 1950, Max Ernst s’adonne assidûment à la gravure. Eau-forte, aquatinte, lithographie ou pointe sèche, l’artiste démontre autant de curiosité pour la gravure que pour les autres médiums qu’il a explorés. On distingue, d’une part, les gravures à tirage limité, constituant des œuvres autonomes ; d’autre part, celles s’insérant dans des livres illustrés, comme « Festin » de Paul Hebey, paru en 1974. C’est également par la gravure que Max Ernst effectuera l’une de ses dernières œuvres, en collaboration avec sa compagne Dorothea Tanning, « Les Oiseaux en péril » (1975).
Sur le marché de l’art, les gravures et lithographies de Max Ernst sont profuses et bien plus accessibles que ses peintures et la plupart de ses dessins. Elles n’en disposent pas moins d’estimations élevées pour ce médium. Leur cote étant relativement stable depuis plus d’une dizaine d’années, les gravures de Max Ernst font figure de valeur sûre sur le marché des multiples. Pour qu’une gravure ou lithographie atteigne un prix intéressant, il est nécessaire de vérifier la date de son impression et son authenticité. On peut donc se référer au catalogue raisonné de l’œuvre gravé publié par H. R. Leppien aux éditions DuMont Schauberg en 1975. Recourir à une expertise par un expert d’art reste la solution la plus sûre.
Les estimations et prix d’achat des gravures et lithographies de Max Ernst peuvent varier fortement en fonction de leur nombre de tirages, de leur date de création et d’impression. Il est néanmoins possible de dégager certaines grandes tendances.
Les eaux-fortes que Max Ernst a réalisées à la fin des années 1910 et au début des années 1920 sont rares et prisées par les collectionneurs. Leurs estimations et prix d’achat oscillent généralement entre 15 000 et 25 000 euros. En 2016, une eau-forte de 1923 intitulée « Pays sage II » a ainsi été adjugée 29 187 € en vente aux enchères (Christie’s New York).
Les gravures de Max Ernst des années 1950 et ultérieures peuvent réaliser d’excellents prix, variant entre 3 000 et 12 000 euros pour les tirages inférieurs à 30 exemplaires. Par exemple, our l’eau-forte colorée « Zu Kurt Schwitters: La loterie du jardin zoologique » de 1951, éditée en 12 exemplaires, les estimations et prix d’achat sont généralement compris entre 7 000 et 10 000 euros. En 2016, un exemplaire a été adjugé 14 792 € (Kornfeld Berne).
Pour une aquatinte en couleurs tirée de l’ouvrage « Les Oiseaux en péril » (1975), comptez sur une valeur unitaire de 1 500 euros en moyenne. Les ensembles plus conséquents sont susceptibles de réaliser un meilleur prix. En 2012, un portfolio de 8 aquatintes a été adjugé 21 000 € en vente aux enchères (Grisebach Berlin), doublant estimation initiale.
Si vous possédez une gravure ou une lithographie de Max Ernst que vous souhaitez vendre, nous vous recommandons vivement de procéder à une expertise par un expert d’art, qui en donnera l’estimation la plus juste.
« Untitled, plate 5 from Fiat modes pereat ars», Lithographie numérotée « n°4 », 43,5 x 31,8 cm, Max Ernst, adjugé 14 593 euros en 2016 (Christie’s New York)