Aux côtés d’Helen Frankenthaler, de Michael Goldberg ou encore de Jane Freillicher, Joan Mitchell (1925-1992) appartient à la Seconde génération de l’Expressionnisme Abstrait. Formée entre Chicago et New York, puis Paris, l’artiste est considérée comme une artiste essentielle de l’École de New York, ainsi qu’une figure clé de la scène parisienne de l’époque. Célébrée pour ses peintures, elle est également une graveuse et lithographe de talent.
Joan Mitchell considère la nature, les paysages, comme source d’inspiration suprême et inépuisable. Inspirée de Van Gogh, Cézanne ou Kandinsky, elle réalise des peintures abstraites, très colorées et de grand format, à partir des traces émotionnelles, que laisse l’observation d’un paysage. Dès les années 1950, elle entreprend les premiers tirages, à partir de ses tableaux, pour illustrer le recueil de poèmes de John Ashbery.
Dans les années 1970, les motifs du tournesol et de l’arbre deviennent protagonistes de ses lithographies et de ses gravures. Ils représentent le cycle de la vie à travers les couleurs du soleil et du ciel, qui se déclinent dans des teintes brûlées et décolorées. Pareilles à ses peintures, les gravures et les lithographies de Joan Mitchell retranscrivent, par le biais de la couleur, la manière dont se croisent l’expérience du paysage, les émotions et la mémoire.
Dans l’actualité, les œuvres de Joan Mitchell ont intégré les grandes collections d’art moderne telles que celles du MoMA de New York, de la Tate Gallery de Londres, ou encore du Centre Pompidou de Paris. Sur le marché de l’art, les gravures et les lithographies de Joan Mitchell obtiennent une cote remarquable. Les collectionneurs sont particulièrement friands des lithographies en couleur aux motifs de l’arbre ou du tournesol. De manière générale, le travail de Joan Mitchell est une valeur sûre du le marché de l’art.
Pour une lithographie de Joan Mitchell, les estimations et les prix à l’achat varient en fonction du tirage, du format et du style. Ils débutent entre 200 et 3 000 euros pour des lithographies de petit format (moins d’un mètre), avec des teintes grises, noires, et peu colorées. Ils s’élèvent, néanmoins, entre 3 000 et 8 500 euros pour des lithographies de grand format (plus d’un mètre), colorées, à la composition plus complexe.
Certains tirages ont particulièrement la cote auprès des collectionneurs, entre autres, les motifs du tournesol et de l’arbre. Les grands formats (environ 1m ou plus) remporteront de meilleurs résultats de vente. Pour l’un d’entre eux, les prix varient en moyenne entre 8 000 et 15 000 euros. En 2014, « Trees III », une lithographie couleur de grand format, est adjugée à la jolie somme de 18 798 € (Phillips, New York).
Le tirage « Sunflowers III » dépasse largement les estimations des experts. À plusieurs reprises, il avoisine les 30 000 euros. En 2018, un tirage de cette lithographie en couleur, de grand format, s’envole au prix de 31 850 € lors d’une vente aux enchères (Sotheby’s, Londres).
Pour une gravure de Joan Mitchell, les prix oscillent entre moyenne entre 1 000 et 5 000 euros. Certains tirages d’exception dépassent les estimations à l’expertise. L’eau forte « Little Weeds I » se trouve en moyenne entre 3 000 et 4 500 euros. En 2019, toutefois, l’un des tirages est acquis pour le remarquable prix de 8 470 € au cours d’une vente aux enchères (Phillips, New York).
« Sunflowers III », Lithographie couleurs, Joan Mitchell, adjugé 31 850 € en 2018 (Sotheby’s, Londres)