Violon Arman : sa cote sur le marché de l’art
L’artiste Nouveau-Réaliste Arman (1928-2005) a utilisé beaucoup d’instruments de musique dans ses sculptures et ses tableaux, et notamment des violons ou des violoncelles, qui évoquent une forme élégante et féminine. Imprégnés de peinture comme un tampon ou volontairement altérés (découpés, brulés, accumulés, inclus dans de la résine, du ciment, du plexiglas ou du bois), les violons d’Arman jouent sur le rôle sonore de l’objet, l’acte de destruction qui devient un acte créateur, la colère et une nouvelle esthétique. Empreintes de peinture sur un support, pieds de table, tirages en bronzes, calcinés, éclatés, entassés, assemblés, les violons d’Arman présentent une grande diversité et richesse artistique de l’avant-garde des nouveaux réalistes.
Arman réalise ses premières sculptures en 1959, et les présente lors de l’exposition « Le Plein », à la galerie Iris Clert à Paris, après « Le Vide » de son ami Yves Klein. Membre fondateur du Nouveau Réalisme, il en signe le « Manifeste », théorisé par Pierre Restany. Il fait aussi l’objet d’expositions à New York, en Iran, en Espagne, ou en France, comme au Centre Pompidou en 2010, qui contribuent à sa réputation internationale. Encore aujourd’hui, Arman est célébré par les collectionneurs amateurs pour ses sculptures accumulations et le lien entre production, destruction et création. Les violons sont récurrents dans les sculptures et tableaux d’Arman et assez fréquents sur le marché de l’art, sur lequel ils disposent d’une bonne cote. Si les violons répétés industriellement affichent une cote plutôt moyenne, les sculptures uniques de violons peuvent représenter beaucoup de valeur sur le marché de l’art.
Violon Arman : prix, achat, vente et enchère
Les estimations pour les sculptures de violon d’Arman sont assez variables. Globalement les violons les plus anciens des années 1960-1970 ont une meilleure cote à l’expertise que les violons plus tardifs et plus répétitifs des années 1990-2000.
En règle générale, les sculptures de violons en bronze d’Arman, plus récentes, souvent sériels, ne sont pas estimées par les experts au-delà de 8 000 €. La sculpture « Deux violons découpés » de 1972, en bronze doré (105/105), a ainsi été adjugé au prix de 6 305 € (frais compris) en octobre 2018 à Londres (Sotheby’s).
En revanche, les estimations pour les « vrais » violons, calcinés, éclatés, découpés, inclus dans de la résine, du bois, du ciment ou du plexiglas, ont des estimations en général au-delà de 50 000 €, jusqu’à 120 000 €. Il s’agit souvent de pièces uniques. « Violons éclatés » de 1970, réalisé à partir de morceaux de violons brûlés et éclatés insérés dans une résine de polyester montée sur plexiglas, a été vendu en salle des ventes au prix de 62 500 € (frais compris) en mai 2018 à Vienne (Dorotheum). Un « Violoncelle brûlé » d’Arman dans de la résine sous plexiglas, a été adjugé au prix d’achat de 106 250 € (frais compris) en octobre 2018 à Paris (Christie’s).
La pièce unique « Bach 2 Violin Concerto » d’Arman de 1963 (violons éclatés sur panneau de bois) a même été adjugée aux enchères au prix de 152 190 euros (frais compris), plus du double de son estimation basse, en avril 2010 à New York (Phillips).
Arman a également réalisé des tableaux à l’acrylique représentant des violons. Pour ces peintures, comptez des estimations entre 5 000 et 10 000 € en vente aux enchères.
« Prisoner Quadran », bois et bronze, 1/8, 2003, Arman, adjugé au prix de 12 900 € à New York en 2018 (New York)