Raymond Hains : sa cote sur le marché de l’art
Figure incontournable de la scène artistique française de la seconde moitié du XXe siècle, Raymond Hains (1926-2005) est l’auteur d’une œuvre inclassable et protéiforme. Formé aux écoles des Beaux-Arts de Saint-Brieuc et de Rennes, il s’installe à Paris à la fin des années 1940. Il explore d’abord le photomontage et réalise des « photographies hypnagogiques », déconstruisant la tendance mimétique de la photographie. Mais c’est à travers l’affichisme, aux côtés de Jacques Villéglé, que Raymond Hains développe son langage personnel. Cosignataire du manifeste du Nouveau Réalisme en 1960, il poursuit ses recherches autour des affiches lacérées. À partir du début des années 1970, il produit également des sculptures reprenant des morceaux de palissades de chantier. Dès la fin des années 1940, Raymond Hains fait valoir son regard unique dans le milieu de l’art parisien, notamment au sein de la galerie Colette Allendy. Aujourd’hui, la cote et les estimations de ses œuvres, en particulier de ses affiches, sont élevées et soutenues. Elles peuvent s’appuyer sur une importante légitimité institutionnelle et muséale. Circulant majoritairement sur le marché des ventes aux enchères français, les œuvres de Raymond Hains atteignent régulièrement de hauts prix d’achat. Les résultats d’enchères de ces dernières années, rarement en-deçà des estimations fournies par les experts, confirment la cote ascendante de l’artiste sur le marché de l’art.
Raymond Hains : prix, achat, vente et enchère
Affiches lacérées
Sur le marché de l’art, les œuvres de Raymond Hains les plus prisées sont les affiches lacérées, ou « arrachages ». Les compositions réalisées dans les années 1960, de grand format (plus d’un mètre) et de couleurs vives, sont particulièrement recherchées. En 2017, une affiche lacérée sur toile de 150 sur 200 cm de 1967 a été adjugée 180 000 € en vente aux enchères (Sotheby’s, Paris). Les estimations et prix d’achat des affiches lacérées débutent autour de 20 000 euros pour les formats inférieurs, mais oscillent en moyenne entre 30 000 et 60 000 euros. Les affiches des années 1950, plus rares et souvent de plus petit format, ont également une bonne cote, notamment du fait de leur rareté. En 2017, une affiche lacérée sur tôle de 1951, de 61,5 sur 66,5 cm, a été adjugée au prix de 65 000 € (Christie’s, Paris).
Palissades
Le travail de Raymond Hains sur le bois peint, des années 1970, suscite également l’engouement des collectionneurs. Les estimations des experts pour les œuvres des séries « Seita » et « Saffa » varient généralement entre 20 000 et 30 000 euros. Certaines pièces, uniques par leur format, leur provenance ou leur puissance esthétique et conceptuelle, dépassent cependant 100 000 euros. En 2017, une sculpture en bois peint intitulée « Saffa » (1971), de 114 x 84,5 cm, a été adjugée au prix 145 000 € (Artcurial, Paris). Raymond Hains a également produit de petits objets incongrus, de valeur marchande moindre, à l’image des pendentifs allumettes. Pour ceux-ci, comptez entre 1 000 et 2 000 euros à l’achat.
Photographies
Les photographies et photomontages de Raymond Hains présentent des résultats d’enchères plus variables. Certaines photographies hypnagogiques s’échangent néanmoins à des prix élevés pour ce médium. En 2012, une photographie de 1947 intitulée « Hands multiplied by a play of mirrors) a été adjugée 11 515 € (Sotheby’s, New York), doublant son estimation haute. Si vous avez une œuvre de Raymond Hains et que vous souhaitez la vendre, nous vous recommandons de recourir à une expertise par un expert, qui en donnera l’estimation la plus proche de sa valeur sur le marché. « Composition », Affiche lacérée, arrachage sur tôle, 1962, 200 x 200 cm, Raymond Hains, adjugée 150 000 euros en 2019 (Sotheby’s, Paris)