Au sein de groupe Nabi, Paul-Élie Ranson (1861-1909) est l’auteur d’une œuvre protéiforme, riche et brève. Peintre de formation, il est depuis toujours passionné de théâtre, un secteur pour lequel il compose à la fin du XIXe siècle des décors, des affiches et des programmes, avant de s’intéresser à la tapisserie. Au cœur de ces différentes pratiques artistiques réside celle du dessin qui permet à Paul-Élie Ranson d’expérimenter la composition et ses divers éléments.
Paul-Élie Ranson utilise le dessin pour le guider, à travers ses différentes pratiques artistiques, dans ses choix esthétiques. À l’aide de diverses techniques telles que le pastel, le crayon, ou encore le fusain, Paul-Élie Ranson s’appuie sur ses dessins pour développer sa peinture, nourrie de nombreuses influences : le synthétisme, l’art japonais, le décoratif, le symbolisme, l’ésotérisme, entre autres. En un sens, Paul-Élie Ranson accomplit à travers le dessin la volonté du groupe Nabi d’abolir les frontières entre art de chevalet et art décoratif. En effet, d’un même lieu, celui du dessin, surgissent et se confondent art de chevalet et art décoratif.
Sur le marché de l’art, l’œuvre graphique de Paul-Élie Ranson n’est pas dénuée de valeur. Les dessins japonistes et symboliques de la fin du XIXe siècle sont très appréciés par les collectionneurs. Tandis que les dessins ont particulièrement la cote sur le marché de l’art, certaines estampes d’exception se portent également très bien.
Les estimations et les prix à l’achat pour un dessin de Paul-Élie Ranson oscillent en moyenne entre 4 500 et 6 500 euros. L’expertise attestée de Paul-Élie Ranson en matière de dessins de nu lui vaut l’admiration des collectionneurs : en témoigne le très obscur « Nu avant la messe noire », réalisé à l’encre, lavis d’encre, fusain et graphite sur papier, qui est adjugé à 8 750 € * au cours d’une vente aux enchères en mars 2016 (Christie’s, Paris).
Toutefois, pour certains dessins japonistes de Paul-Élie Ranson, réalisés au fusain ou à l’aide de multiples techniques incluant la peinture, les estimations et les prix à l’achat peuvent augmenter en moyenne autour des 10 000 euros. Ainsi, la « Jeune fille studieuse », un dessin précoce de Paul-Élie Ranson de 1890 réalisé au pastel, à la gouache et à la pierre noire sur toile, est adjugé à 15 000 € lors d’une vente en mai 2012 (Ader, Paris).
Par ailleurs, le prix record enregistré pour un dessin de Paul-Élie Ranson s’élève à 163 500 € * pour son « Tigre dans les jungles », un dessin réalisé à l’encre de chine, lavis d’encre et graphite sur papier en 1893, qui témoigne de l’influence profonde des estampes japonaises sur son œuvre (Christie’s, Paris). D’ailleurs, les estampes de Paul-Élie Ranson tirées à partir de ce dessin sont également très appréciées par les collectionneurs. En effet, les estimations et les prix à l’achat s’approchent ainsi des 10 000 euros pour les lithographies « Tigre dans les jungles », alors que les prix moyens pour une estampe de Paul-Élie Ranson avoisinent les 800 euros.
* Frais compris
« Tigre dans les jungles », Encre de chine, lavis d’encre et graphite sur papier, Paul-Élie Ranson, adjugé à 163 500 € en 2015 (Christie’s, Paris)