Dessin Maurice Denis : leur cote sur le marché de l’art
Figure centrale du mouvement des Nabis, Maurice Denis (1870-1943) s’initie au dessin en 1884 où il réalise des copies des œuvres du musée du Louvre. Au fil de sa pratique artistique, Maurice Denis emploie le dessin comme un support d’étude principalement. Il prépare ses grandes toiles, fait des croquis de nus, des portraits (d’anges, saintes, jeunes filles, enfants) qu’il met en scène parfois. Il sera aussi amené à collaborer avec ses amis écrivains, pour lesquels il va illustrer des éditions de leurs livres. Maurice Denis montre une grande maîtrise de l’aquarelle et de la gouache sur papier. Il emploie également l’encre de Chine sur papier, le fusain, la pierre noire, le pastel ainsi que la sanguine.
Les grands marchands d’art comme Ambroise Vollard, Druet ou Bernheim ont permis aux dessins de Maurice Denis de s’imposer comme des valeurs sûres du marché de l’art. Au fil des années, leur cote a connu une croissance soutenue car ce sont des pièces rares. Leurs prix ont explosé dans les années 2010. Aujourd’hui, les dessins de Maurice Denis font fureur sur le marché de l’art international (France, Angleterre, Etats-Unis). Les dessins les plus recherchés sont les rares aquarelles et gouaches des années 1890 qui apparaissent surtout dans les salles de vente aux enchères françaises. Les dessins exécutés par Maurice Denis à la pierre noire, au fusain ainsi que ceux réalisés au crayon sur papier, ont également la cote.
Dessin Maurice Denis : prix, achat, vente et enchère
Les rares gouaches de Maurice Denis affichent des prix et estimations équivalents à des dizaines de milliers d’euros, selon la qualité de conservation, l’époque et la nature de la composition. En 2018, « Les bateaux jaunes », un dessin à la gouache et au fusain sur papier, représentant des bateaux et des vagues, datant de 1893, trouve acquéreur pour un prix d’achat compris dans la fourchette d’estimations des experts, soit un prix d’achat de 45 000 € (Thierry-Lannon & Associés). Certaines gouaches sur carton « Nabies » signées Maurice Denis, peuvent atteindre des records d’enchères. Comme « Légende de chevalerie ou Trois jeunes princesses », dessin représentant des femmes assises dans un parc, avec un lac, des chevaux et des bateaux à l’arrière-plan, ayant notamment appartenu au célèbre couple de collectionneurs et marchands d’art français Jos et Lucy Hessel, dont les enchères ont atteint le prix de vente de 580 000 € (Christie’s).
La grande majorité des dessins de Maurice Denis réalisés à la pierre noire et au fusain sur papier s’échangent aux enchères à des prix et estimations compris entre 2 400 et 7 000 euros, les plus représentatifs et de provenance prestigieuse peuvent atteindre 35 000 euros. En 2017, « Jeune femme jouant de la harpe », une étude à la pierre noire, pastel et rehauts blanc sur papier, mettant en scène une jeune fille, trouve acquéreur pour le prix d’achat de 2 400 € (Rieunier – de Muizon). L’année suivante, « Fille fleur, Etude pour la décoration de la coupole du théâtre des Champs Elysées », une étude au fusain et craie blanche sur papier, représentant quatre femmes nues, trouve acquéreur pour le prix de vente de 2 800 € (Villanfray & Associés).
Les dessins de Maurice Denis réalisés au crayon sur papier ont également la cote. Ils s’échangent aux enchères à des prix et estimations moyens oscillant entre 1 200 et 6 000 euros, pour les grands formats. La même année, les enchères de « L’enfant sur la plage », un dessin au crayon de couleur sur papier, mettant en scène un enfant assis sur la plage, avec la mer en arrière plan, surpassent le double des estimations hautes de l’expertise et atteignent le prix d’achat de 3 500 € (Art Valorem).
« Légende de chevalerie ou Trois jeunes princesses (Première version à la gouache) », gouache sur carton de 1893, Maurice Denis, adjugée 580 000 € en 2018 (Christie’s)