Enki Bilal (1951) est un grand dessinateur et scénariste de bande-dessinée actuel. À partir des années 1970, il publie de nombreux albums notamment en collaboration avec le scénariste Pierre Christin. L’artiste développe en parallèle un intérêt particulier pour l’opéra et le cinéma. Il réalisera d’ailleurs plusieurs films à la fin des années 1990 dont « Immortel, ad vitam » tiré de sa Trilogie de Nikopol.
Enki Bilal réalise de nombreux dessins directement liés ou issus de ses albums de bande-dessinée. Il compose un univers poétique et surréaliste inspiré de l’histoire de sa Serbie natale et de son exil en France. Ses récits de science-fiction se déroulent dans différentes temporalités, parfois entremêlés, qui explorent le contexte socio-politique contemporain. Les couleurs opaques déposées à la gouache et à l’acrylique sur l’encre amplifient l’expressivité bouleversante des figures mises en scène. Enki Bilal est également un grand illustrateur auteur de nombreuses affiches et créatures pour le cinéma, ainsi qu’un concepteur de décors et de costumes pour l’opéra. La production graphique de l’artiste provient donc de la bande-dessinée, sans y être limitée.
Enki Bilal rencontre un grand succès culturel. En 1987, il reçoit le grand prix du festival d’Angoulême, tandis que ses albums sont acclamés par la critique littéraire. Son travail a fait l’objet d’expositions à plusieurs reprises, notamment à travers une grande rétrospective au Musée des arts et métiers de Paris en 2013. Sur le marché de l’art, Enki Bilal a acquis une cote admirable. Les dessins en noir et blanc à l’encre et en couleur, tirés de ses bandes-dessinés ou issus d’autres illustrations, sont activement recherchés par les collectionneurs. Ces derniers raffolent en particulier des couvertures de ses albums. L’artiste est globalement une valeur sûre du marché de l’art.
Pour un dessin d’Enki Bilal, les estimations et prix à l’achat débutent entre 1 000 et 5 000 euros pour les vignettes en noir et blanc à l’encre de Chine, et jusqu’à 15 000 euros pour les autres dessins noir et blanc en fonction des albums.
Les vignettes de « Partie de Chasse » et les dessins tirés de « Bleu sang », deux albums de bande-dessinée très appréciés du marché, dépassent les estimations à l’expertise. La première case de la première planche de « Partie de Chasse » est adjugée à 17 500 €* en 2017 (Sotheby’s, Paris). Pour « Bleu sang », un dessin représentant Jill, le personnage principal, trouve acquéreur pour la somme de 49 500 €* en 2016 (Christie’s, Paris).
Les prix commencent entre 5 000 et 14 000 euros pour les illustrations en couleurs à la gouache et acrylique issues de différents champs, tandis qu’ils s’élèvent jusqu’à 50 000 euros pour les dessins tirés des albums d’Enki Bilal. Une affiche dessinée pour le film « Mon oncle d’Amérique » d’Alain Resnais fait exception. Celle-ci est effectivement vendue à la jolie somme de 75 000 €* au cours d’une vente aux enchères en 2015 (Sotheby’s, Paris).
Les couvertures des albums de bande-dessinée d’Enki Bilal ont particulièrement la cote auprès des collectionneurs, et elles font les plus beaux résultats. Pour acquérir une couverture originale, les prix débutent timidement à 55 000 euros, puis varient entre 70 000 et 150 000 euros. La couverture de « Partie de Chasse » a dépassé légèrement les estimations des experts en 2015. Celle-ci est adjugée à la somme de 201 630 €* lors d’une vente aux enchères (Artcurial, Hong Kong).
* Frais compris
« Partie de chasse », acrylique, encre de Chine et pastel sur carton, Enki Bilal, adjugé 201 630 € en 2015 (Artcurial, Hong Kong)