Le peintre-graveur Jacques Villon (1875-1963) approche l’art par le dessin, qu’il apprend à l’École des Beaux-Arts de Rouen. Abandonnant le droit, Jacques Villon produit des dessins et des illustrations humoristiques pour des journaux satiriques, comme « Courrier français » ou « L’Assiette au beurre », avant de se consacrer à la gravure et à la peinture. Jacques Villon dessine également des affiches et participe à l’organisation de la section dessin du Salon d’automne. Les dessins de Jacques Villon montrent déjà une attention déterminée pour la ligne et la mesure et une attention aux couleurs, principes qu’il conserve dans son œuvre picturale, dans des dessins cubistes ou abstraits de portraits, d’études de personnages ou de compositions diverses.
Jacques Villon réalise plusieurs expositions en France et à l’étranger, mais c’est surtout à partir des années 1940 et 1950 qu’il rentre avec faveur sur le marché de l’art. Déjà connue principalement en France et aux États-Unis, le marchand d’art Jean Carré va favoriser la diffusion internationale de l’œuvre de Jacques Villon à travers plusieurs expositions dans le monde entier. L’émergence de l’abstraction lyrique va rendre les œuvres de Jacques Villon également populaires à partir des années 1950. Jacques Villon connait alors beaucoup d’honneurs, reçoit des commandes officielles et fait l’objet de rétrospectives. Les dessins de Jacques Villon sont relativement peu fréquents sur le marché de l’art sur lequel ils disposent d’une cote moyenne et stable. Les dessins les plus aboutis représentent plus de valeur que les croquis.
Outre une gamme de prix aux alentours de 500 €, les dessins de Jacques Villon peuvent atteindre des estimations jusqu’à 15 000 €. Les dessins réalisés avec de l’aquarelle ou de la gouache ont généralement une cote plus favorable à l’expertise, mais cela n’est pas systématique. Certains dessins de Jacques Villon sont associés, comme les estampes, au nom d’autres grands artistes, tels Picasso ou Matisse, ce qui peut également augmenter la valeur d’une œuvre.
Un dessin à la gouache au pochoir en 6 couleurs sur papier vélin, appelé « Composition » et réalisé vers 1953, a été vendu aux enchères au prix de 1 170 € (frais compris) en décembre 2017 à Paris (Cornette de Saint Cyr). Une autre « Composition », réalisée à l’aquarelle en 1941, a été adjugée au prix d’achat de 3 400 € en juin 2018 en France (Jakobowicz & Associés). Le dessin au crayon et à l’encre sur papier « Portrait d’homme », réalisé vers 1930, a lui été adjugé au prix de 4 227 euros (frais compris), près de trois fois son estimation haute, en mai 2015 à New York (Sotheby’s).
Le dessin ancien « Écoutez les ancêtres qui en parlent » de 1898, réalisé à l’aquarelle, au crayon et à l’encre sur papier, a même été vendu en salle des ventes au prix de 8 053 euros en novembre 2017 à New York (Sotheby’s).
« Abstraction », aquarelle, Jacques Villon, adjugé au prix de 2 447 € à Chicago en 2015 (Leslie Hindman Auctionneers)