Dessin Félix Vallotton : expertise et estimation

Dessin Félix Vallotton : sa cote dans le marché de l’art

Artiste peintre, Félix Vallotton (1865-1925) débute sa carrière avec la gravure et l’illustration. Membre du groupe nabi, il contribue parallèlement à de nombreuses revues d’avant-garde telles que « La Revue blanche » ou « Le Cri de Paris ». La diffusion de ces illustrations lui confère rapidement une renommée internationale. S’il cesse cette activité au début du XXe siècle, il continue à pratiquer le dessin qui l’accompagne jusqu’à la fin de sa carrière.

Artiste engagé, Félix Vallotton représente, dans ses premiers dessins, des scènes urbaines aux tensions sociales latentes. Les lieux de spectacles tels que les théâtres, les cabarets, les salles de musique occupent également une place centrale. À l’encre de chine, les dessins de l’artiste sont composés d’aplats francs de noir et de blanc, et d’un cadrage photographique. La stylisation des figures ne renvoie à aucune idéalisation des corps. À côté de ces illustrations politiques, l’artiste réalise des portraits, des paysages, et surtout de nus. Il réinterprète les mythes associés aux corps féminins de manière satyrique. Au crayon, au lavis, au stylo, à la sanguine ou encore au fusain, il esquisse des corps féminins variés à partir des codes classiques, parfois déjoués.

De son vivant, Félix Vallotton est très connu pour ses dessins grâce à leur publication. En 2013-2014, le Grand Palais organise une rétrospective de son œuvre axée sur la peinture. Les dessins semblent moins connus du grand public. Sur le marché de l’art, ils obtiennent une jolie cote. Les collectionneurs sont particulièrement friands des Encre de chine, des dessins aux thèmes sociaux ou festifs en général. Les dessins de Félix Vallotton sont une valeur sûre du marché.

Dessin Félix Vallotton : prix, achat, vente et enchère

Les estimations et les prix à l’achat pour un dessin de Félix Vallotton varient en fonction du thème représenté et de la technique employée. Ils débutent en moyenne entre 500 et 3 500 euros pour des portraits, des paysages ou des nus, réalisés au crayon, au lavis, au stylo, à la sanguine ou au fusain. En 2014, le résultat de vente d’un nu exceptionnel triple les estimations des experts. « Nu », un cayon sur papier, est adjugé à la somme de 16 981 € (Beurret & Bailly, Bale).

Les dessins à l’encre de chine ont particulièrement la cote auprès des collectionneurs, et remportent les plus beaux résultats. Pour l’un d’entre eux, souvent à thème social ou caractère politique, les estimations et les prix oscillent en moyenne entre 3 500 et 8 500 euros. En 2018, l’encre de chine sur papier, « Les indigènes nous aiment en obéissant à nos lois », est acquise pour la somme de 10 000 €* au cours d’une vente aux enchères (Ader Normann, Paris).

Les prix peuvent largement dépasser ces sommes pour certains dessins, à la fois caractéristiques et exceptionnels, de Félix Vallotton. Les encre de chine représentant des scènes de rue, de théâtre ou de cabaret sont très appréciées sur le marché, et obtiennent la plus jolie cote. Pour l’une d’entre elles, il faut compter en moyenne entre 18 000 et 25 000 euros. En 2017, un dessin de cette facture dépasse les estimations à l’expertise. « La symphonie », une encre de chine sur papier, est adjugée à 43 043 € lors d’une vente aux enchères (Zurich).

* Frais compris

« Les indigènes nous aiment en obéissant à nos lois », Encre de chine sur papier, Félix Vallotton, adjugé 10 000 € (Ader David Normann, Paris).