Estimation gravure sur bois gratuite

Gravure sur bois : estimation gratuite

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La gravure sur bois : cote et prix sur la marché de l’art

Actuellement, une gravure sur bois vaut entre 50 et plusieurs millions d’euros. Les principaux facteurs qui déterminent sa valeur sont l’artiste, le sujet et l’état de conservation. Les gravures sur bois réalisées après le décès de l’artiste, plus courantes et donc plus accessibles, sont généralement moins chères et moins recherchées des collectionneurs. 

Histoire de la gravure sur bois

Les origines de la technique

La gravure sur bois, ou xylogravure, fait son apparition en Europe entre 1410 et 1420. Il s’agit peut-être de la plus ancienne technique permettant l’impression de motifs sur divers supports. En Asie, cette méthode était déjà utilisée depuis plus de 1500 ans. Cette date tardive peut s’expliquer par l’arrivée tardive du papier en Europe. Avant cela, seuls les parchemins étaient disponibles, mais les encres adhéraient mal au vélin. 

La gravure sur bois connaît dès son apparition un succès fulgurant en raison de sa reproductibilité, de la facilité de transport, de la diffusion des idées et des coûts de production réduits. Avant les temps modernes, le nombre de tirages était illimité. La gravure sur cuivre, contrairement à la gravure sur bois, ne permet pas les impressions colorées. Les gravures appelées « clairs-obscurs », sont parmi les œuvres les plus chères de la gravure sur bois.

Procédé de la gravure sur bois

Le graveur esquisse son dessin sur un bloc de bois taillé de façon à présenter une surface plane. Le contour du dessin est creusé grâce à différents outils que sont le canif, le burin, le ciseau ou la gouge. Tout ce qui est gravé apparaît en blanc à l’impression. Lorsque la taille est terminée, le dessin initial apparaît en relief sur le support de bois, d’où le nom de taille d’épargne. Pour appliquer de l’encre sur le relief de la matrice en bois, on utilise un rouleau ou un tampon, avec une encre suffisamment ferme pour ne pas couler dans les creux.

Le bloc encré tamponne le support par le biais d’une seule pression ou, au contraire, on applique une feuille de papier contre le relief encré du bloc de bois maintenu immobile. Ce sont là deux techniques différentes. L’encre est transférée sur le papier par divers moyens : par pression, en frottant avec un outil dédié comme le frotton, ou encore en utilisant une presse typographique, généralisée en Occident depuis Gutenberg.

Les particularité de la gravure sur bois

La gravure sur bois oblige l’artiste à penser en termes de noir et blanc. Il n’est en effet pas possible d’obtenir des valeurs de gris, puisque toute éraflure sur la surface du bois apparaîtra en blanc à l’impression. Ensuite, la couleur est appliquée manuellement ou au moyen de pochoirs, plus rarement en utilisant des impressions successives de bois gravés (un pour chaque couleur).

La technique du clair-obscur en gravure sur bois, ou « chiaroscuro », consiste à utiliser plusieurs blocs de bois pour créer des effets de lumière et d’ombre. Elle apporte ainsi profondeur et volume à l’image. Contrairement à la gravure traditionnelle qui n’utilise qu’un seul bloc, cette méthode emploie généralement trois blocs : un pour les contours et les détails principaux, et deux ou plus pour les zones de lumière et d’ombre. Le premier bloc, appelé bloc de ligne, est gravé avec les lignes principales et les détails fins de l’image. Les blocs supplémentaires sont gravés pour ajouter des tonalités de gris, chacune correspondant à une intensité différente de lumière ou d’ombre. Lors de l’impression, chaque bloc est encré et pressé sur le papier successivement.

Les sujets représentés

Dès l’origine au XVe siècle, les graveurs sur bois abordent des sujets religieux, puis représentent des signes astrologiques, des proverbes, des maximes morales. Les gravures sont largement diffusées par des colporteurs et «montreurs d’images». En outre, les dominotiers et les cartiers l’utilisent pour leurs impressions décoratives. 

La gravure sur bois ne cesse pas d’être pratiquée par l’imagerie populaire mais, à partir du XVIIe siècle, les techniques de gravure sur cuivre, burin puis eau-forte, viennent la concurrencer. Elles offrent une plus grande finesse de traits et des possibilités plus étendues. En 1799, la lithographie apparaît.

Authentifier une gravure sur bois

Comment dater une gravure ? Les filigranes du papier contiennent la marque de la fabrique et permettent aux historiens de dater le papier. Les marques de papier contiennent de précieux renseignements. La marque peut nous donner la localisation, le nom de la fabrication et la date. Il arrive que certains papiers n’aient pas de filigrane. 

Attention, il arrive fréquemment que les plaques soient réutilisées par les marchands après le décès des artistes pour continuer les reproductions. Or, les amateurs recherchent les œuvres authentiques conçues du vivant de l’artiste. Malheureusement, un grand nombre de ses premières gravures sur bois ont disparu et la plupart des graveurs sont inconnus.

Conseils : une gravure accrochée au mur ne résiste pas au temps car la lumière, l’humidité, les insectes finissent par détruire. Elle se conserve dans le noir et à l’abris de l’humidité. 

Les plus grands graveurs sur bois de l’histoire

Albrecht Dürer (1471-1528)

Il est l’un des plus grands artistes de la Renaissance allemande. Il produit des gravures sur bois d’une complexité et d’une finesse sans égales. Ses gravures sur bois les plus célèbres sont Le Chevalier, la Mort et le Diable (1513), Saint Jérôme dans sa cellule (1514) et Melencolia I (1514).

Hans Holbein (1497-1543)

Peintre et graveur allemand, actif principalement en Angleterre. Il est célèbre pour ses portraits ainsi que ses gravures sur bois, notamment celles illustrant « La Danse macabre ».

Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553)

Connu pour ses portraits et ses gravures sur bois, souvent réalisées pour illustrer des livres religieux et des pamphlets. Nous pouvons citer “La Tentation de Saint Antoine” (1506) ou encore “La Crucifixion” (1502).

Thomas Bewick (1753-1828)

Artiste et ornithologue britannique surtout connu pour ses gravures sur bois de la faune et de la flore. Ses œuvres ont eu une influence considérable sur l’illustration naturaliste.

Gustave Doré (1832-1883)

Réputé pour ses illustrations de livres. Il crée des gravures sur bois pour des œuvres littéraires majeures telles que « La Divine Comédie » de Dante et « La Bible ».

Hans Burgkmair (1473-1531)

Graveur et peintre allemand connu pour ses gravures sur bois de scènes historiques et religieuses, ainsi que pour ses contributions à l’art de l’imprimerie. Il fréquente très tôt les ateliers d’Augsbourg et apprend sans doute les techniques de son père. Il effectue son apprentissage entre 1488 et 1490 à Colmar auprès de Martin Schongauer. Il entreprend ensuite un nouveau compagnonnage en Italie du Nord, où il reçoit l’empreinte décisive de l’art vénitien. En 1508, il met au point la technique de la gravure sur bois en couleurs, notamment avec “Saint Georges et le dragon” et “L’Empereur Maximilien à cheval”. Vers 1520, il grave sa première et unique eau-forte.

Ugo da Carpi (c. 1480-1532)

Pionnier de la technique du clair-obscur en gravure sur bois. Ses gravures exploitent les contrastes lumineux pour produire des effets de profondeur et de volume. Peu d’œuvres originales sont connues, il reproduit souvent des œuvres de maîtres italiens, notamment Raphaël, Peruzzi, et Parmigianino. L’une des plus connues est “Diogène”.

Résultats records de gravures sur bois

Albrecht DÜRER (1471-1528), “Rhinoceros “(1515). Gravure sur bois imprimée par l’artiste, 21,2 x 30 cm adjugée 554 378 € (480 000 £ ) en 2023 chez Christie’s à Londres.

Hans I BURGKMAIR (1473-1531), “Madonna unter der Weinlaube” (c.1509). Gravure sur bois, 22,1 x 15 cm adjugée 55 464 € (60 000 CHF) en 2016 à Galerie Kornfeld Auktionen AG en Suisse.

Giovanni Battista PIRANESI (1720-1778), “Design for a munument in the classical taste”. Pierre noire, stylo et encre brune, lavis sur papier brun, 60,6 x 47,1 cm, adjugée à 400 636 € (240 000 £) en 1989 chez Christie’s à Londres.

Ugo CARPI DA (c.1450/80-1532), “Diogenes, after Parmigianino” (c.1527/30). Gravure sur bois (chiaroscuro), 49,2 x 37,5 cm, adjugée à 30 910 € (26 000 £ ) en 2019 chez Christie’s à Londres.

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