Les tapisseries d’Aubusson comptent parmi les plus prestigieuses en France avec celles des Gobelins et de Beauvais. Les premières tapisseries d’Aubusson, appelées « verdures » datent du XVIe siècle et sont toujours produites par les ateliers de tissage. En 1665 est fondée la Manufacture royale des tapisseries d’Aubusson. Les scènes religieuses réalisées à partir des cartons d’Isaac Moillon à la fin du XVIIe siècle, puis les scènes de chasse, natures mortes et paysages exotiques du XVIIIe siècle à partir des tableaux de Jean-Baptiste Oudry, François Boucher, Jean-Baptiste Huet, Jacques-Nicolas Julliard ou encore Jacques Barraband marquent l’âge d’or des tapisseries d’Aubusson. Ces dernières sont alors très prisées et accompagnent les cérémonies royales.
La tapisserie d’Aubusson tombe ensuite progressivement en désuétude avant d’être remise au goût du jour par des artistes modernes, en particulier Jean Lurçat. Le célèbre peintre de cartons s’installe en effet dans la ville de Creuse en 1939 avec Marcel Gromaire. Son collaboration avec les ateliers signe le renouveau de la tapisserie d’Aubusson. D’autres artistes suivront son exemple et donneront lieu à des productions originales, comme Sonia Delaunay, Dom Robert ou Alexander Calder.
Relativement profuses sur le marché de l’art, les tapisseries d’Aubusson font figure de valeurs sûres. Elles présentent une cote et des estimations stables, voire à la hausse pour certaines pièces rares. Des tapisseries dont le carton est signé d’un grand nom de l’art du XVIIIe siècle français réalisent régulièrement d’excellents prix en vente aux enchères. Les créations inspirées de Jean-Baptiste Oudry, François Boucher et Jacques Barraband sont particulièrement prisées des collectionneurs. Les tapisseries effectuées par des artistes réputés du XXe siècle, notamment Jean Lurçat et Sonia Delaunay, sont aussi très recherchées. En 2016, une tapisserie d’Aubusson en laine conçue par Sonia Delaunay en 1971 et intitulée « Monumental II » a été adjugée 83 000 € frais compris (Piasa). Afin de déterminer la valeur d’une tapisserie, l’expert examinera son authenticité et son état de conservation.
Pour qu’une tapisserie d’Aubusson atteigne sa pleine valeur, il est nécessaire d’attester de son authenticité. La tapisserie peut ainsi comporter un monogramme dans sa partie basse. Il reste indispensable de recourir à une expertise par un expert en tapis anciens ou un commissaire-priseur afin d’en donner l’estimation la plus juste.
Tapisserie d’Aubusson basse lisse « La cour du chat », carton de Dom Robert et atelier de Suzanne Goubely, 153 x 200 cm, numérotée 3/6, adjugée 39 000 € frais compris en 2018 (Tajan)
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