Man Ray (1890-1976) débute la photographie en 1915 quelques années après s’être installé à New York. Mais c’est surtout dans les années 1920 qu’il l’explore ce support comme une forme d’art à part entière. Il réalise des expériences de photographies stéréoscopique aux côtés de Marcel Duchamp, puis il crée ses premières rayographies ou rayogrammes – des photos réalisées à partir d’objet mis en contact directement sur la surface photosensible. Puis, à la fin des années 1920, il s’intéresse au procédé photographique de solarisation, technique consistant à une surexposition à la lumière pour produire des effets d’aura et rendre les formes plus floues. Avec ses photographies, Man Ray a largement contribué au développement des recherches des artistes et écrivains dadaïstes et surréalistes. A partir de 1930, Man Ray se voit invité à de nombreuses expositions en Europe et aux États-Unis. Les plus grands marchands d’art internationaux commercialisent avec succès ses photographies. Depuis, leur cote ne cesse de croître, affichant des records d’enchères successifs. Aujourd’hui, les photos de l’artiste sont incontestablement des valeurs sûres du marché de l’art international. Elles s’échangent principalement dans les salles de vente aux enchères françaises, américaines et anglaises. Les tirages argentiques d’époque, représentant des portraits de femmes sont les plus recherchés. Les autres types de portraits ((autoportraits, amis dadaïstes et surréalistes, femmes nues) font fureur dans les salles de vente aux enchères. Les rayographies et solarisations de Man Ray affichent des prix inférieurs mais ont également la cote. Des tirages argentiques posthumes de l’artiste s’échangent également sur le marché de l’art.
Les tirages argentiques de portraits affichent des prix et estimations moyens débutant à 2 000 euros, pour les tirages posthumes et pouvant aller jusqu’à 80 000 euros, pour les tirages d’époque les plus emblématiques. En 2018, les enchères de « Lee Miller, Paris », une photo représentant un portrait de profil de Lee Miller, maîtresse de Man Ray, viennent confirmer les attentes à la baisse des experts et atteignent le prix d’achat de 69 554 € (Phillips, New York). Certaines photographies de Man Ray, tirages d’époque, peuvent atteindre des records d’enchères. Comme « Noire et Blanche », photographie mythique réalisée en 1926, mettant en scène Kiki de Montparnasse et un masque africain traditionnel, dont les enchères ont largement surpassé les estimations à la hausse de l’expertise et atteint le prix de vente de 2 250 000 € (Christie’s). Les prix et estimations des rayographies de Man Ray oscillent principalement entre 5 000 et 15 000 euros. En 2018, « Untitled » un rayogramme réalisé en 1922, ayant appartenu au photographe américain Arnold Newman, trouve acquéreur pour le prix d’achat de 15 000 € (Grisebach, Berlin). Les solarisations de Man Ray s’échangent aux enchères à des prix moyens situés entre 3 000 et 10 000 euros. En 2018, « Sleeping woman (Solarization) », une solarisation représentant une femme nue dormant, est adjugée 3 800 € (Westlicht Photographica Auktion, Vienne). « Noire et Blanche », tirage argentique de 1926, Man Ray, adjugée 2 250 000 € en 2017 (Christie’s)
