Paul-Élie Ranson : sa cote dans le marché de l’art
Paul-Élie Ranson (1861-1909) est l’un des membres à l’origine du groupe Nabi, créé en 1888, aux côtés des artistes Maurice Denis, Paul Sérusier, Henri-Gabriels Ibels et Pierre Bonnard. À l’ombre de ses collègues et amis, il est pourtant une figure clé de ce mouvement à l’origine de l’art moderne. À la fin du XIXe siècle, imprégné du synthétisme de Gauguin, Paul-Élie Ranson réalise des peintures japonistes aux couleurs vives, disposées en aplats et délimitées par de larges cernes noirs. La femme et la nature, avec ses résonances ésotériques, y sont omniprésentes. Progressivement, Paul-Élie Ranson s’oriente vers un art plus décoratif. Il compose ainsi des décors, des affiches et des programmes pour le théâtre avant de s’intéresser à la tapisserie. En 1895, Paul-Élie Ranson participe à l’exposition inauguratrice de la Maison de l’art nouveau pour laquelle il conçoit des panneaux décoratifs, représentant des paysages composés de lignes courbes, destinés aux murs de la cuisine. Dans ce sillage, Paul-Élie Ranson est considéré comme un grand initiateur de l’art nouveau. De nombreuses œuvres de Paul-Élie Ranson se trouvent dans les collections publiques des musées, telles que celle du Musée d’Orsay ou encore celle du Musée départemental Maurice Denis. Sur le marché de l’art, les peintures de Paul-Élie Ranson sont donc rares mais très appréciées par les collectionneurs. Les tableaux japonistes réalisées à la fin du XIXe siècle ont particulièrement la cote, et sont les plus prisés par les collectionneurs. Toutefois, les peintures décoratives et l’œuvre graphique de Paul-Élie Ranson sont également appréciées à leur juste valeur sur le marché.
Paul-Élie Ranson : prix, achat, vente et enchère
L’expertise reconnue de Paul-Élie Ranson pour ses peintures japonistes leur vaut de jolies sommes. En effet, les estimations et les prix à l’achat pour les peintures japonistes de Paul-Élie Ranson varient en moyenne entre 100 000 et 350 000 euros. Les tableaux représentant des figures féminines dans une nature symbolique s’envolent à des prix joliment élevés. Citons par exemple l’encaustique sur toile « Les princesses à la terrasse » de 1894 qui est adjugée au prix record de 417 000 € * lors d’une vente aux enchères en novembre 2017 (Sotheby’s, Paris). Les peintures décoratives atteignent également une jolie cote. Les tableaux de Paul-Élie Ranson peuplés de paysages aux lignes courbes, caractéristiques de son style décoratif, ont été récemment mis à l’honneur sur le marché. En mars 2018, les quatre huiles sur toile de 1899 de Paul-Élie Ranson « Chardons et digitales », « Iris et grandes fleurs jaunes et mauves », « Tournesols et pavots » et « Arums et iris violets et jaunes », aux dimensions monumentales, sont adjugées entre 100 000 € et 199 500 € * (Christie’s, Paris). L’œuvre graphique de Paul-Élie Ranson est également valorisée par le marché de l’art. Si les estimations et les prix pour les dessins de Paul-Élie Ranson, notamment les dessins de nu, oscillent entre 4 500 et 6 500 euros, les prix peuvent décoller pour des dessins d’exception. C’est le cas, par exemple, du « Tigre dans les jungles », réalisé en 1893 par Paul-Élie Ranson et profondément inspiré des motifs des estampes japonaises, qui est adjugé à 163 500 € * (Christie’s, Paris). D’ailleurs, les estampes de Paul-Élie Ranson tirées à partir de ce dessin sont également très appréciées par les collectionneurs. Les estimations et les prix à l’achat s’approchent ainsi des 10 000 euros pour les lithographies « Tigre dans les jungles ». * Frais compris « Les princesses à la terrasse », Encaustique sur toile, Paul-Élie Ranson, adjugé à 417 000 € en 2017 (Sotheby’s, Paris)