Vase Linossier : cote sur le marché de l’art
Claudius Linossier (1893-1953) est considéré comme l’un des plus grands artistes dinandiers de l’Art Déco, mouvement artistique caractérisé par une simplification des formes, l’usage de motifs géométriques et une grande dimension décorative. Formé par Jean Dunand, Claudius Linossier s’installe dans le quartier de la Croix-Rousse à Lyon dans les années 1920, où il crée plus de 3 600 pièces. Outre les assiettes, plateaux, médailles ou boîtes, ce sont véritablement les vases, dit « vases Linossier », qui lui font accéder à la notoriété. D’une grande variété de formes (ovoïdes, bombés, coniques, cylindriques, balustres) et de motifs (triangles, losanges, zigzags, grecques, chevrons), les vases Linossier se démarquent par leur sobriété et leur inventivité. La patine au feu leur confère souvent une gamme de rouges subtils et flamboyants. Dans les années 1920, Claudius Linossier s’impose avec Jean Dunand comme l’un des principaux dinandiers de l’Art Déco, notamment grâce à ses vases. Une première exposition lui est consacrée en décembre 1920 chez Poyet. Il expose en 1921 au Salon des artistes décorateurs, puis dans les galeries Devambez, Hébrard et Emile-Jacques Ruhlmann dans les années 1923 et 1924. En 1937, Claudius Linossier reçoit un grand prix de l’Exposition universelle de 1937 et le prix Florence Blumenthal. Sur le marché de l’art actuel, la cote des vases Linossier s’appuie tant sur cette légitimité institutionnelle que sur leurs qualités esthétiques. Les estimations et les prix d’achat sont soutenus et élevés pour ce type d’objets. L’attrait des collectionneurs pour les déclinaisons du vase Linossier est confirmé par les récents résultats en vente aux enchères. Les places française et américaine sont particulièrement actives dans le commerce de vases Linossier.
Vase Linossier : prix, achat, vente et enchère
La valeur d’un vase Linossier dépend de trois facteurs principaux. Le premier, rédhibitoire, est celui de la preuve de son authenticité. La signature et, éventuellement, le numéro de série peuvent permettre de la confirmer. Le deuxième est celui de sa forme et de ses dimensions. Généralement, la hauteur est corrélée au prix d’achat, tandis que les vases ovoïdes et vases balustres atteignent de plus hauts montants que les vases à corps bombé. Le troisième est celui de ses motifs et de ses couleurs : les vases de couleur vive et affirmée et aux décors géométriques sont complexes et multiples ont toutes leurs chances de disposer des meilleures estimations. Enfin, l’état de conservation peut jouer en faveur ou en défaveur du prix réalisé par un vase Linossier. Les vases Linossier de plus de 30 cm de hauteur présentent des estimations et des prix d’achat généralement compris entre 8 000 et 15 000 euros. En 2015 par exemple, un vase balustre de 1930 de 32,5 cm à décors triangulaires et losangés a été adjugé 22 000 € (Christie’s Paris). Pour un vase Linossier de 18 à 30 cm, comptez sur une estimation variant en moyenne entre 3 000 et 6 000 euros. Plusieurs objets font exception. En 2013, un vase ovoïde de 1930 de 18,5 cm, aux tons ocres et aux motifs complexes, a été adjugé 46 000 € (Christie’s Paris), un record pour un vase Linossier vendu aux enchères. Un vase Linossier de moins de 18 cm verra son estimation débuter autour de 300 euros. Mais celle-ci peut atteindre entre 2 000 et 4 000 euros selon son état de conservation, les couleurs et les motifs présents. Vase ovoïde en dinanderie patinée signé « Cl-Linossier » au revers, vers 1930, 23,5 cm, Claudius Linossier, adjugé 19 000 euros en 2013 (Christie’s Paris)