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Les tableaux de Pont-Aven correspondent aux peintures du groupe d’artistes menés par Paul Gauguin venus s’installer dans ce village breton pittoresque. Pont-Aven a accueilli des générations de peintres internationaux, du XIXe siècle à nos jours. La bourgade est devenue un lieu marquant de l’histoire de l’art à l’été 1888, lorsque Paul Gauguin, à l’apogée de sa période synthétiste, décide de s’y établir. Il sera très vite suivi d’Emile Bernard, ensemble ils seront les premiers à rejeter l’impressionnisme et le pointillisme pour se tourner vers le synthétisme, la simplification de l’usage des couleurs, l’emploi de grands aplats colorés cernés de fortes lignes noires avec une forte inspiration des estampes japonaises.
Les deux artistes seront rejoints par plusieurs des leurs jeunes condisciples, qui, pour la plupart, laissent derrière eux le néo-impressionnisme dans lequel ils s’inscrivaient pour se consacrer au mouvement symboliste initié par Gauguin. Parmi les plus talentueux se trouvent notamment Paul Sérusier, qui montre à son tour une grande maîtrise des codes du synthétisme, mais aussi Ernest de Chamaillard, Roderic O’Conor, Henry Moret, Maurice Denis ou encore Armand Seguin. Les tableaux de Pont-Aven célèbrent la culture bretonne, le village typique, ses habitants, paysans, femmes, pêcheurs et enfants ainsi que son port et son paysage champêtre débordant d’arbres, de champs et de cours d’eau vibrants, dans une ambiance souvent sacré et religieuse.
Les peintres de l’école de Pont-Aven, se rendant dans le village du Finistère de manière occasionnelle, ont essentiellement exposé leurs travaux dans leurs villes et pays respectifs. En groupe ou indépendamment, les artistes ont présenté leurs peintures de Pont-Aven dans les Salons parisiens (d’Automne, des Indépendants) ou chez les plus grands marchands de l’époque tels que Ambroise Vollard ou Bernheim Jeune. Aujourd’hui, la cote de ces tableaux n’a cessé de croître, les maisons de ventes aux enchères leur consacrent ponctuellement des ventes spécialisées et de nombreuses expositions les mettent à l’honneur dans différentes institutions françaises et internationales.
Il y a une grande disparité de prix entre les tableaux de Pont-Aven, elle s’explique principalement par la renommée des artistes, qui varie beaucoup d’un peintre à l’autre. La qualité et le caractère emblématique de la composition influent également sur le prix d’une peinture de Pont-Aven, ceux représentant un paysan ou une paysanne dans des champs ou une fête religieuse bretonne sont des valeurs sûres du marché de l’art international. Les peintures de Paul Gauguin, figurant parmi ses plus grands chefs-d’œuvre, affichent les enchères les plus élevées. Les peintres de Pont Aven ont également produit des dessins dont la cote sera un peu inférieure à celles des peintures.
Les tableaux de Pont-Aven, comme toute peinture de cette période, ont fait l’objet de contrefaçons. Les œuvres des grands maîtres tels que Gauguin ou Paul Sérusier sont d’autant plus exposées à la copie. Ainsi, une authentification est indispensable : chaque peinture doit avoir été expertisée par un expert spécialisé.
Les tableaux de Pont-Aven de Paul Gauguin, emblématiques de l’apogée de sa période synthétiste, comptent parmi les plus chers du marché de l’art. Leurs enchères oscillent entre 1 et 5 millions d’euros. Les peintures de Paul Gauguin réalisées pendant son séjour dans le village de Bretagne peuvent faire l’objet de record lorsque leur provenance est particulièrement remarquable et atteindre des prix d’achat de plusieurs dizaines de millions d’euros. En 2018, « La Vague », une huile sur toile de 1888 ayant appartenu au banquier américain David Rockefeller, représentant l’océan, des rochers et deux baigneuses, est adjugée 26 074 131 € (Christie’s, New York).
Les prix d’achat et estimations des peintures de Pont-Aven de certains suiveurs de Paul Gauguin se situent entre 100 000 et 300 000 €. On peut citer notamment les portraits de paysannes et paysans bretons et les natures-mortes d’Emile Bernard, les paysages composés d’arbres ou de champs de Paul Sérusier et les vues de bords de mer ou de cours d’eau de Henry Moret.
La plupart des tableaux de Pont-Aven s’échangent aux enchères à des prix d’achat en dessous de 40 000 euros. Les prix des paysages représentant le village breton, ses barques, sa rivière et ses arbres d’Emile Jourdan et ceux des baigneuses de Roderic O’Conor se situent entre 20 000 et 40 000 euros. Les enchères des vues champêtres de prairies bretonnes d’Armand Seguin ou de Maxime Maufra oscillent entre 3 000 et 10 000 €.
« La Vague », huile sur toile de 1888, Paul Gauguin, adjugée 26 074 131 € en 2018 (Christie’s, New York)
Cuno AMIET (1868 – 1961)
Mogëns Ballin (1871-1914)
Émile Bernard (1868-1941)
Frederick Arthur Bridgman (1847-1928)
Ernest de Chamaillard (1862-1931)
Paul-Émile Colin (1867-1949)
Henri Delavallée (1862-1943)
Émile Dezaunay (1854-1938)
Maurice Denis (1870-1943)
Charles Filiger (1863-1928)
Charles Fromuth (1866-1937)
Paul Gauguin (1848-1903)
Jacob Meyer de Haan (1852-1895)
Émile Jourdan (1861-1931)
Charles Laval (1861-1894)
Maurice Lévis (1860-1940)
Marie Luplau (1818-1909)
Maxime Maufra (1861-1918)
Henry Moret (1856-1913)
Roderic O’Conor (1860-1940)
Flavien-Louis Peslin (1847-1905)
Paul Peel (1860-1892)
Armand Seguin (1869-1903)
Paul Sérusier (1864-1927)
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