Peintre, affichiste et décorateur, Jean Dupas (1882-1964) est l’une des figures majeures du courant de l’Art Déco. Élève de Paul Quinsac aux Beaux-Arts de Bordeaux, puis de Gabriel Ferrier aux Beaux-Arts de Paris, Jean Dupas obtient le Prix de Rome en 1910. Le style de ses peintures, alors qualifié de « néo-classique », l’amène à partir de 1919 à intégrer les ateliers d’art sacré aux côtés de Maurice Denis et Georges Desvallières. Dans les années 1920 et 1930, Jean Dupas se spécialise dans la décoration de paquebots. Il effectue aussi les fresques de la Bourse du travail de Bordeaux en 1936 ainsi que de nombreuses affiches pour les sociétés de transport à Londres. Il termine sa carrière en tant que conservateur du musée Marmottan, scellant ainsi un parcours artistique riche et pluriel. De son vivant, Jean Dupas a rapidement acquis une reconnaissance importante en tant que peintre et décorateur, comme en témoignent notamment les nombreuses commandes publiques qu’il a honorées. Cette notoriété s’étend même outre-Manche et outre-Atlantique. Sur le marché de l’art actuel, la cote et les estimations des œuvres de Jean Dupas, qu’il s’agisse de peintures, de panneaux de verre églomisé, de dessins ou d’estampes, sont élevées et soutenues. Recherchés par les collectionneurs, tableaux et dessins de Jean Dupas atteignent d’excellents prix en vente aux enchères, particulièrement en France et aux États-Unis. Leur cote peut de plus s’appuyer sur une importante exposition dans les musées français, notamment à Bordeaux.
La plupart des tableaux de Jean Dupas relèvent de projets décoratifs. Pour ce faire, l’artiste a beaucoup employé la technique du verre églomisé, c’est-à-dire du verre décoré au moyen d’une dorure intérieure. La valeur de telles peintures dépend fortement du prestige du paquebot ou du lieu. Les estimations et prix d’achat varient généralement entre 4 000 et 7 000 euros, mais dépassent aisément 50 000 euros pour le « S. S. Normandie ». En 2017, un ensemble de huit panneaux églomisés sur verre représentant « La naissance d’Aphrodite » a même été adjugé 1 022 120 € en vente aux enchères (Sotheby’s New York). Jean Dupas a également exécuté quelques peintures à sujet biblique ou mythologique, stylistiquement proches de Maurice Denis, à la fin des années 1910. Pour celles-ci, rares sur le marché, comptez sur une estimation et un prix d’achat situés entre 20 000 et 30 000 euros. En 2014, un diptyque peint à l’huile représentant « L’enlèvement d’Europe » a même été vendu 180 000 € (Christie’s Paris). Les estampes et affiches de Jean Dupas sont également très prisées des collectionneurs. Pour une affiche mesurant environ un mètre, les estimations et prix d’achat oscillent entre 3 000 et 6 000 euros. En 2018, une affiche de 1930 intitulée « Thence to Hyde Park », éditée par John Riddle, a été adjugée 15 434 € (Poster Auctions International, New York). Les dessins de Jean Dupas, relativement profus sur le marché, présentent une cote plus modeste. Les estimations débutent à 500 euros pour les dessins de petit format à l’encre, au fusain ou au crayon. Lorsque les dimensions approchent 30 cm, comptez entre 4 000 et 6 000 euros. En 2018, un dessin à l’encre et au crayon sur papier de 1927 intitulé « Sylvie-Ile-de-France » a été adjugé 130 000 € (Christie’s Paris), du fait de ses dimensions exceptionnelles (139 sur 231 cm). Si vous possédez un tableau, un dessin ou une estampe de Jean Dupas que vous souhaitez vendre, nous vous recommandons de procéder à une expertise par un expert d’art, qui en donnera l’estimation la plus proche de sa valeur sur le marché. « La naissance d’Aphrodite », décoration murale pour le grand salon du S. S. Normandie, Huit panneaux églomisés sur verre, conçus par Jean Dupas et exécutés par Charles Champigneulle, vers 1934, 250,2 x 308,9 cm, adjugé 1 022 120 euros en 2017 (Sotheby’s New York)
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