Paul Gauguin : sa cote dans le marché de l’art
Paul Gauguin (1848-1903) est considéré comme l’un des plus grands précurseurs de l’art moderne. Au contact des impressionnistes, l’ancien banquier s’essaie, avec succès, à la peinture. Chef de fil de l’École de Pont-Aven, l’artiste nourrit sa pratique artistique des différents voyages entrepris en Bretagne et en Polynésie. Le synthétisme, l’expérimentation des matériaux et la recherche de l’ailleurs, prégnants dans ses œuvres, influencent des générations d’artistes. Les voyages en Bretagne et en Polynésie, les estampes japonaises, les vitraux médiévaux ou encore l’art dit « primitif », sont à l’origine du style singulier de l’artiste, le Synthétisme. Dans ses tableaux, Paul Gauguin représente des scènes rurales et de genre, bretonnes ou tahitiennes, et des portraits des habitants de ces régions. Les figures et les paysages se dessinent à travers de grandes surfaces de couleurs vives, parfois cernées de noir. Les dessins et les gravures accompagnent cette recherche stylistique. Influencé par la spiritualité et l’art maoris, Paul Gauguin réalise des sculptures qui épousent les caractéristiques de sa peinture. En bois, parfois polychrome, ou mêlé à la feuille d’or et le corail, les figurines et statuettes présentent des formes pleines et volumineuses. À partir des années 1880, Paul Gauguin expose dans les Salons d’avant-garde. En 2017, le Grand Palais consacre à l’artiste une grande rétrospective permettant d’appréhender les multiples facettes de son œuvre. Dans le marché de l’art, les peintures, les sculptures, les dessins et les gravures obtiennent une cote à la hauteur de la renommée de l’artiste. Les collectionneurs sont particulièrement friands des tableaux bretons et tahitiens. De manière générale, Paul Gauguin est une valeur sûre du marché.
Paul Gauguin : prix, achat, vente et enchère
Les estimations et les prix à l’achat débutent entre 20 000 et 800 000 euros pour des tableaux des années 1875-1885, tels que des études de sous-bois, des portraits, ou des petits formats (moins de 50 cm). Ils s’établissent entre 800 000 et 3 millions d’euros pour des natures mortes ou des paysages français du début des années 1900. Pour des paysages bretons, tahitiens, ou des natures mortes des années 1885-1895, les prix s’élèvent entre 3 millions et 11 millions d’euros. En 2006, l’huile sur toile « L’homme à la hache » est adjugée au prix record de 28 213 200 € (Christie’s, New York). Pour une sculpture de Paul Gauguin, les prix oscillent entre 1 000 et 100 000 euros pour les bronzes, les plâtres, les pierres et les terres-cuites. Les sculptures de bois ont particulièrement la cote auprès des collectionneurs, et obtiennent les meilleurs résultats de vente. Pour l’une d’entre elles, il faut compter entre 100 000 et 400 000 euros pour des petits objets, et entre 400 000 et un million d’euros pour les figures, les têtes ou les bas-reliefs. En 2015, un bois unique, mêlé à de l’or, dépasse largement les estimations des experts. « Thérèse » est adjugée à 25 613 500 € au cours d’une vente aux enchères (Christie’s, New York). Pour les dessins, les prix varient entre 1 000 et 150 000 euros pour des esquisses colorés, augmentent jusqu’à 350 000 euros pour des scènes bretonnes ou tahitiennes, et s’établissent en moyenne entre 400 000 et 900 000 euros pour les paysages, ou les portraits de bretonnes ou de tahitiennes, vivement colorés au pastel, à la gouache, et soulignés de fusain. À nouveau, certains dessins dépassent amplement les estimations à l’expertise. En 2017, « Tête d’une jeune femme tahitienne. Portrait de Teha’amana » est adjugée à 6 614 640 € (Kornfled Auktionen, Berne). « Te Fare (la maison) », Huile sur toile, Paul Gauguin, adjugé ) 21 063 600 € en 2017 (Christie’s, Londres)