Peintre et plasticien français né à Quimper en 1926, Jacques Villeglé est la figure de proue des affichistes. Formé à la peinture et au dessin à l’école des Beaux-Arts de Rennes, il rencontre Raymond Hains en 1945. Le parcours des deux hommes témoigne constitue l’une des plus illustres complicités artistiques de la seconde moitié du XXe siècle. A partir de 1949, Jacques Villeglé développe, avec son comparse, la pratique des affiches lacérées. En collectant et réassemblant des affiches, il tient « le journal du monde de la rue », témoignant du contexte politique et esthétique d’une époque. En 1960, il participe au mouvement du Nouveau Réalisme sous l’égide du critique Pierre Restany. Dès la fin des années 1960, l’artiste breton conçoit un alphabet « socio-politique », en hommage à Pierre Tchakhotine. Depuis une quinzaine d’années, il déploie également un travail sculptural original. Dès le début des années 1960, l’œuvre de Jacques Villeglé est reconnue comme primoridale dans la compréhension des mouvement proches du Pop Art. Exposées dans les plus grands musées internationaux, notamment au MoMA à New York, ses affiches lacérées acquièrent une excellente cote sur le marché de l’art. Celle-ci demeure paradoxale dans la mesure où l’artiste adopte, tout au long de son parcours, une rhétorique de l’effacement. Sur le marché actuel, les affiches lacérées de Jacques Villeglé s’échangent à des prix élevés, dépassant régulièrement les estimations fournies par les experts. Les récents résultats d’enchères attestent le dynamisme de leur cote, laquelle s’appuie sur une importante légitimité institutionnelle et muséale.
Les affiches lacérées réalisées par Jacques Villeglé dans les années 1960 sont très recherchées par les collectionneurs. Leurs estimations et prix d’achat varient généralement entre 60 000 euros et 100 000 euros pour les plus grands formats (plus d’un mètre). En 2017, une affiche lacérée de 1961 intitulée « Rue du Faubourg Saint-Honoré » a été adjugée 145 000 euros en vente aux enchères (Christie’s, Paris), dépassant son estimation initiale. Les affiches lacérées et arrachages postérieurs, exécutés entre les années 1970 et 2000, voient leurs estimations et prix osciller entre 20 000 et 40 000 euros pour les grands formats. En 2015, une affiche lacérée de 1976 intitulée « Les dessous du mythe de la ville » a été adjugée au prix de 48 500 euros (Versailles Enchères). Les affiches de Jacques Villeglé de très petit format (moins de 30 cm) sont de valeur variable. Les experts les estiment à partir de 500 euros.
Les sculptures de Jacques Villeglé, encore rares sur le second marché, n’ont pas une cote très établie. Certaines d’entre elles constituent néanmoins de bonnes surprises en vente aux enchères. En 2013 par exemple, une sculpture sur bois avec caractères de l’Alphabet socio-politique a été adjugée 9 000 euros (Christie’s, Paris), bien au-dessus de l’estimation fournie par les experts. Si vous avez une œuvre de Jacques Villeglé et que vous souhaitez la vendre, nous vous recommandons de recourir à une expertise par un expert en art contemporain, qui en donnera l’estimation la plus proche de sa valeur sur le marché. « Quai des Célestins », Affiche lacérée, arrachage sur toile, 1964, 220 x 220 cm, Jacques Villeglé, adjugée 130 000 euros en 2014 (Christie’s, Paris)
Autres artistes Autres catégories
1er réseau d’experts d’art
et de commissaire-priseurs en France
