Arman : sa cote sur le marché de l’art
Français naturalisé américain, Armand Fernandez, dit Arman (1928-2005), est l’un des membres fondateurs du groupe des Nouveaux Réalistes. D’abord attiré par la peinture, Arman explore les empreintes d’objets sur la toile (« Cachets »). Il réalise ses premières sculptures dès 1959, avec déjà l’idée de l’objet éclaté, coupé, et surtout accumulé, dans des séries telles que « Accumulation » ou « Colères ». Objets du quotidien, objets ménagers, instruments de musique, outils de peintre, pièces industrielles, crucifix, détruits, empilés et répétés, explorent l’espace saturé à travers un langage expressif et rythmé. Plexiglas, plastique, bronze, ciment, béton sont autant de moyens d’expression utilisés par l’artiste pour se questionner sur le rapport de l’objet avec la société de consommation et s’approprier le quotidien. Arman réalise ses premières expositions à Paris, comme à la galerie Iris Clert. Il participe également à l’importante exposition « The Art of Assemblage » au MOMA de New York en 1961. Arman est considéré comme un membre novateur de l’avant-garde des années 1960 aux côtés d’Yves Klein, César ou Martial Raysse, et surtout du Nouveau-Réalisme avec Pierre Restany, qui théorise le mouvement en 1960. Reconnu, Arman réalise de grandes commandes publiques comme « Heure de tous » et « Consigne à vie » pour la gare Saint-Lazare à Paris. Il fait aussi l’objet d’une rétrospective au Musée Picasso à Antibes en 1983. Il est aujourd’hui très présent sur le marché de l’art et jouit d’un vif succès auprès des collectionneurs. Comme pour l’ensemble des artistes du Nouveau Réalisme, la cote d’Arman est très bonne et croissante. Les grandes sculptures de violons coupés, calcinés, inclus, affichent généralement les plus belles valeurs sur le marché.
Arman : prix, achat, vente et enchère
Les peintures et les sculptures d’Arman sont globalement estimées par les experts entre 1 000 € et 150 000 €. Beaucoup de tableaux et de sculptures créés en série et d’exécution assez simple sont vendus entre 1 000 € et 3 000 €. Les statues en bronze d’instruments de musique ont des estimations autour de 5 000 €. Un « Violon brisé » en bronze à patine dorée (5/20) a ainsi été adjugé au prix d’achat de 5 040 € en mars 2018 à Paris (Blanchet & Associés). Les peintures en accumulation trouvent également souvent acquéreur au-delà de 5 000-10 000 €, comme « A Napoli » de 1989 adjugée au prix de 13 000 € (frais compris) en avril 2018 à Paris (Cornette de Saint Cyr). Les sculptures et les tableaux uniques mettant en œuvre les grands principes d’Arman d’inclusion, de coupe, d’accumulation et de combustion, souvent les œuvres les plus anciennes de l’artiste, affichent généralement les meilleures cotes et les meilleures estimations à l’expertise. « Les filles de Camaret » (série Accumulations) de 1962, accumulation de ressorts sur un panneau de bois peint, a ainsi été adjugée en salle des ventes au prix de 86 630 €, plus du double de son estimation basse, en juin 2018 à Paris (Pierre Bergé). La sculpture coupe de violoncelles sur panneau de la même année, « Accord majeur » a même été adjugé aux enchères au prix de 371 760 euros (frais compris) en janvier 2008 à Paris (Artcurial). « Skyscraper », tampons marqueurs inclus dans du plexiglas, 1964, Arman, adjugé au prix de 55 000 € à Paris en 2018 (Christie’s).