Georges Mathieu : sa cote sur le marché de l’art
Le peintre Georges Mathieu (1921-2012) est l’un des principaux représentants de l’abstraction lyrique française. Tout comme l’ « action painting » américain mené par Jackson Pollock, Georges Mathieu jette la peinture directement de ses tubes ou l’écrase sur ses toiles. Le peintre recherche la vitesse et la spontanéité du geste à travers un rapport direct avec la toile. Il s’intéresse également à la performance et l’improvisation en réalisant des œuvres monumentales en public. Georges Mathieu est surtout connu pour ses grands tableaux aux formes inspirées de la calligraphie orientale et aux titres parfois tirés de l’Histoire. Il a également travaillé sur des objets décoratifs, comme des affiches, des logos, des cartons de tapisseries pour les Gobelins, des assiettes de Sèvres, des pièces et des médailles. Georges Mathieu expose dès la fin des années 1940 avec d’autres membres de l’abstraction lyrique, comme Wols, Jean-Michel Atlan, Camille Bryen ou Hans Hartung. Il apparait dans de nombreuses galeries parisiennes (René Drouin, Nina Dausset, Rive Droite, Kléber, Charpentier), ainsi qu’aux États-Unis et au Japon. Son livre « Au-delà du tachisme » achève de lui apporter, aux côtés de la grande rétrospective au M.N.A.M de Paris de 1963, une reconnaissance internationale. Ses œuvres sont aujourd’hui conservées dans de grands musées dans le monde comme le Musée Guggenheim de New York, le Musée d’Art Moderne de Rio de Janeiro, le Musée d’Art Moderne de Tokyo ou encore la Tate Gallery à Londres. Georges Mathieu apparait cependant sous-estimé sur le marché de l’art par rapport à d’autres artistes équivalents, mais sa cote semble être à la hausse. En effet, depuis ces dernières années, l’artiste attire de plus en plus les collectionneurs américains, suisses, belges, italiens, et surtout asiatiques avec une présence de plus en plus forte sur les marchés de Shanghai et Hong-Kong. Ses grandes toiles monumentales au geste spontané peuvent notamment présenter beaucoup de valeur.
Georges Mathieu : prix, achat, vente et enchère
Les experts formulent des estimations en moyenne comprises entre 5 000 € et 500 000 € pour les œuvres de Georges Mathieu. On trouve en salle des ventes quelques rares estampes autour de 500 € à 1 000 €, et surtout des aquarelles (entre 4 000 € et 20 000 €), des dessins (entre 1 000 € et 10 000 €) et des peintures (entre 10 000 € et 600 000 €). Un dessin de 1960 à l’encre et aquarelle sur papier a ainsi été adjugé au prix de 12 500 € (frais compris) en février 2018 à Paris (Sotheby’s). L’aquarelle sans titre de 1959 à la gouache et encre sur papier a même été vendue aux enchères au prix de 25 000 € (frais compris), plus de trois fois son estimation basse, en juin 2018 à Paris (Sotheby’s). Le tableau « Morogoes » de 1970 a été adjugé au prix d’achat de 33 750 € (frais compris) en décembre 2018 à Paris (Sotheby’s). Les tableaux les plus monumentaux présentent souvent les meilleures cotes à l’expertise, comme « Le Grand Dauphin » de 1960, adjugé aux enchères au prix de 511 500 € (frais compris), le double de son estimation basse, en décembre 2018 à Paris (Christie’s). Le record pour cet artiste est ainsi « L’Abduction d’Henri IV par l’Archevêque Anno de Cologne » de 1958, tableau monumental de deux mètres sur quatre, adjugé au prix de 1 152 250 euros (frais compris) en mai 2008 à Paris (Sotheby’s). « Déformation de fonction variable convexe », huile sur toile, 1957, adjugé au prix de 158 400 € à Shanghai en 2018 (Christie’s)