Dessin Henri Michaux : sa cote dans le marché de l’art
Arrivé à Paris dans les années 1920, Henri Michaux (1899-1984) fréquente les surréalistes Brassaï, Claude Cahun et Jean Paulhan. Dès 1925, l’écrivain s’intéresse aux arts visuels, en particulier l’art pariétal, l’art psychiatrique et celui des enfants, ainsi que la calligraphie. Nourris par ses voyages matériels et psychiques, les récits, la poésie et les dessins d’Henri Michaux visent à comprendre les mouvements et les mécanismes de l’esprit. Dans ses dessins, Henri Michaux traduit visuellement la complexité de la psyché à travers différents gestes. Au crayon, à l’aquarelle, à la gouache ou à l’encre, il allude à la figure humaine, à l’alphabet et à la psyché altérée. Dans ses aquarelles, l’artiste représente des visages ou des silhouettes entre la figuration et la défiguration. À la gouache, il réalise des paysages ou des scènes où l’étrange vient troubler l’ordre de la représentation. Influencé par la calligraphie, l’artiste compose un alphabet à l’encre constitué de signes et de pictogrammes. Sur le papier, ces figures se forment et se déforment, s’entremêlent les unes aux autres, pareilles à la fluidité de la pensée. Dans les années 1950, Henri Michaux expérimente la mescaline avec Edith Boissonnas et Jean Paulhan. L’esthétique du dessin gagne en clarté dans la composition et les tons, et devient plus incisive dans les formes. Au cours de sa vie, la production graphique d’Henri Michaux prend le pas sur son œuvre littéraire. Depuis peu, les institutions commencent à s’intéresser à son œuvre complexe. En 2018, le musée Guggenheim de Bilbao et les galeries parisiennes Berthet-Aittouarès et Lelong lui consacrent de grandes expositions. Sur le marché de l’art, les dessins d’Henri Michaux atteignent une cote remarquable. Les dessins à l’encre, notamment les dessins mescaliniens, sont particulièrement appréciés. Henri Michaux s’impose comme une valeur sûre du marché.
Dessin Henri Michaux : prix, achat, vente et enchère
Pour un dessin d’Henri Michaux, les estimations et les prix à l’achat débutent entre 500 et 1 500 euros pour ceux réalisés au feutre, au crayon ou à l’acrylique. Ils commencent timidement à 1 000 euros pour des aquarelles représentant des visages ou silhouettes défigurées. Pour l’une d’entre elles, les prix se stabilisent entre 2 500 et 5 500 euros. En 2018, une aquarelle et encre sur papier surpasse largement les estimations des experts. « Untitled » est adjugé à 17 200 €* lors d’une vente aux enchères (Doyle, New York). Les prix oscillent entre 1 000 et 2 500 euros pour une gouache modelant des visages à travers la couleur, et s’élèvent en moyenne entre 2 000 et 8 000 euros pour des scénettes ou des frises composées de signes, de pictogrammes, d’alphabet. Les gouaches représentant des scènes ou des paysages étranges ont particulièrement la cote auprès des collectionneurs. Pour l’une d’entre elles, il faut compter en 8 000 et 13 000 euros. En 2015, « Sans titre (Série des Gouaches sur fond noir », une gouache sur papier, est acquise à la jolie somme de 16 590 € (Versailles). Les dessins à l’encre obtiennent les plus beaux résultats de vente. Les prix varient entre 1 000 et 15 000 euros pour des encres de petits à moyens formats (moins de 70 cm), représentant des lettres de l’alphabet de Michaux, ou des compositions aux figures entremêlées. Ils s’élèvent entre 15 000 et 35 000 pour les grands formats. Pour un dessin mescalinien, les prix débutent à 15 000 euros mais trouvent plus volontiers acquéreur entre 30 000 et 55 000 euros. En 2014, l’un d’entre eux dépasse les estimations à l’expertise. « Dessin mescalinien », une encre de chine et encre de couleurs sur papier, est adjugé à 67 500 €* aux enchères (Sotheby’s, Paris). * Frais compris « Dessin mescalinien », Encre et mine de plomb sur papier, Henri Michaux, adjugé 40 000 € en 2017 (Christie’s, Paris)