Alfred Courmes : sa cote sur le marché de l’art
Alfred Courmes (1898-1993) est un peintre avant-gardiste français. Sa peinture se caractérise, après un court passage par le cubisme, par un savant équilibre entre classicisme, réalisme, surréalisme et expressionnisme. Portraits (« Peggy Guggenheim »), paysages, thèmes populistes (baigneurs, scènes de rues, scènes de plage), et surtout thèmes mythologiques (« Œdipe et le Sphinx », « Antigone ») et thèmes religieux (« Saint Sébastien ») sont autant de sujets abordés par Alfred Courmes, traités avec dérision, humour et souvent une pointe d’érotisme. Courmes s’inspire également de la publicité et de la photographie afin de réaliser des tableaux à la fois réalistes, symboliques et sensibles, teintés d’absurdité et d’anachronisme. Élève du peintre et sculpteur cubiste Roger de La Fresnaye, Alfred Courmes étudie à Paris, puis à Ostende, où il découvre l’expressionnisme et le surréalisme flamands. De retour à Paris, il apparaît régulièrement dans divers salons (Automne, Tuileries, Indépendants, Mai) et participe à différentes manifestations et expositions, comme l’Exposition surréaliste de Lille, aux côtés de René Magritte. Il reçoit également des commandes d’État, comme « Le Toucher », pour le pavillon de la Manufacture de Sèvres à l’Exposition Universelle, ou « La France heureuse », décor monumental pour la salle à manger de la Délégation française d’Ottawa. Alfred Courmes est aujourd’hui présent dans plusieurs musées, en France comme à l’étranger, par exemple au Musée national d’Art Moderne à Paris ou au Musée d’Alger. Les œuvres d’Alfred Courmes, tableaux, dessins, aquarelles ou lithographies, sont surtout présentes dans des collections privées, les collectionneurs amateurs reconnaissant la valeur et l’important rôle précurseur de cet artiste original et inclassable. La cote d’Alfred Courmes est ainsi plutôt stable et assez bonne sur le marché de l’art, en particulier s’agissant les tableaux de très grand format.
Alfred Courmes : prix, achat, vente et enchère
On trouve en salle des ventes quelques dessins et lithographies d’Alfred Courmes, mais surtout des tableaux et des aquarelles qui demeurent néanmoins assez rares. Les experts comptent des estimations moyennes entre 2 000 et 4 000 euros pour les dessins à l’aquarelle, à la gouache et à l’encre sur papier. Par exemple, l’aquarelle « Scène de plage » de 1924 a été adjugée au prix de 4 160 € (frais compris), soit le double de son estimation basse, en avril 2018 à Paris (Cornette de Saint Cyr). Certaines aquarelles peuvent même afficher des résultats de vente plus élevés pour des raisons exceptionnelles, comme « Étude pour la France Heureuse » de 1926, travail préparatoire du grand décor réalisé pour la Délégation française d’Ottawa, adjugée au prix d’achat de 10 950 euros, plus de trois fois son estimation basse, en mars 2017 à Paris (Pierre Bergé & Associés). Les tableaux disposent d’une meilleure cote. Leurs estimations fluctuent en moyenne entre 8 000 et 25 000 euros, selon notamment la taille du tableau et sa qualité symbolique. Le tableau « La Grande baigneuse » de 1924 a ainsi été adjugé à l’achat au prix de 11 050 € (frais compris), en janvier 2019 à Paris (Cornette de Saint Cyr). La monumentale huile sur toile, « Le repas à la campagne » de 1922, a même été vendue aux enchères au prix de 43 000 euros (frais compris) en juin 2010 à Paris (Millon & Associés). « Rencontre de tritons », huile sur toile marouflée sur panneau, 1975, Alfred Courmes, adjugé au prix de 30 000 € à Paris en 2014 (Sotheby’s)