Ferronnier d’art, décorateur, industriel de l’armement, homme d’affaire, Edgar Brandt (1880-1960) est considéré comme l’un des plus importants ferronniers de l’Art Déco français. Il mêle des techniques anciennes artisanales du travail du fer et des procédés innovants, comme la galvanisation, qui lui permettent davantage de libertés dans les formes et d’allier différents métaux. Il reprend le langage très diversifié de l’Art Déco avec des fleurs stylisées, des courbes, des bandes festonnées ou des motifs égyptisants. Edgar Brandt est surtout connu pour ses grandes portes de ferronnerie, mais il réalise de nombreux petits objets, comme des chenets et des écrans de cheminée, des miroirs, des luminaires (appliques, lampes, lampadaires, lustres), des tables et des consoles, des torchères, des jardinières ou encore des chandeliers ou des presse-papiers. Edgar Brandt se fait très rapidement reconnaître au sein des Arts Décoratifs. Il participe à de nombreux salons officiels entre 1905 et 1914, puis au Salon d’Automne de 1923, et surtout à l’Exposition internationale des arts décoratifs industriels et modernes de 1925, qui marque le grand lancement de l’Art Déco sur le marché international. Brandt reçoit également de nombreuses commandes officielles et réalise des grilles monumentales pour le Palais du Louvre ou le Grand Théâtre de Nancy, ainsi que la Tombe du Soldat inconnu de l’Art de Triomphe. Edgar Brandt est célèbre dans le monde entier, il expose à Londres et à New York, et ses objets décoratifs sont partout à la mode. Encore aujourd’hui, Edgar Brandt, bien qu’assez rare, a la cote sur le marché de l’art, surtout sur le marché américain. Globalement, le style Art Déco connait beaucoup de faveurs auprès des collectionneurs pour les grands comme pour les petits objets. Les grandes portes Art Déco d’Edgar Brandt représentent souvent une grande valeur sur le marché de l’art.
Les ferronneries d’Edgar Brandt affichent une bonne cote dans l’ensemble en salle des ventes. Les experts apportent des estimations entre 1 000 €, pour les petits objets simples comme des petits miroirs ou des petites lampes, et 10 000 € pour le luminaire Art Déco ou le petit mobilier. Une lampe de table de 1921 a ainsi été adjugée au prix de 2 850 € (frais compris) en novembre 2017 à Londres (Sotheby’s). Une console de 1925 a pour sa part été vendu au prix d’achat de 10 400 € (frais compris) en novembre 2016 à Paris (Artcurial). Les estimations s’envolent à l’expertise au-delà de 20 000 € et jusqu’à 100 000 € pour les pièces les plus belles et les plus rares, comme des grilles en fer forgé, des horloges ou d’importantes torchères. La torchère « La Tentation » de 1925 a ainsi été adjugée au prix de 39 900 € (frais compris) en décembre 2017 à New York Sotheby’s). Un miroir d’Edgar Brandt monumental et rare de 1921 a trouvé acquéreur au prix de 111 625 € (frais compris), plus du double de son estimation, en décembre 2016 à New York (Sotheby’s). Certaines pièces exceptionnelles peuvent afficher des résultats record aux enchères, comme « L’Age d’Or » de 1923, grille monumentale d’Edgar Brandt en fer et bronze doré, adjugé au prix d’achat de 576 190 euros (frais inclus) en juin 2014 à New York (Phillips). Cette porte, réalisée en collaboration avec le sculpteur Art nouveau et Art Déco Max Blondat, est considérée comme le chef d’œuvre d’Edgar Brandt. « Diane et la biche », paire de portes en fer patiné et bronze doré, vers 1926-1927, adjugé au prix de 94 000 € à New York en 2016 (Christie’s)
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