René Magritte : sa cote sur le marché de l’art
Perspectives urbaines et échelles absurdes, objets du quotidien étrangement associés, personnages à chapeau melon empruntés à Chirico ou jeux de mots sont autant de thèmes abordés avec humour par l’artiste surréaliste belge René Magritte (1898-1967). Peintre, dessinateur, sculpteur et photographe, René Magritte réalise aussi des affiches, des couvertures de partitions, des projets décoratifs et des dessins pour des recueils de poésie, comme « Nécessités de la vie » de Paul Eluard, ou pour des maisons de couture. Après un rapide passage par le cubisme, le futurisme et l’abstraction, René Magritte s’intéresse au surréalisme au contact du musicien E.L.T. Mesens avec qui il crée la Société du mystère, groupe fondateur du surréalisme belge. Magritte affiche une technique au tracé précis et net, avec des couleurs franches appliquées en aplats, laissant place à une grande poésie. René Magritte connaît une reconnaissance tardive, malgré des expositions personnelles dès 1927 à la galerie Le Centaure à Bruxelles, puis à Paris et New York (Julian Nevy, Alexandre Iolas). A la fin de sa vie, plusieurs expositions rétrospectives sont consacrées à Magritte, comme en 1965 au Museum of Modern Art à New York. La popularité de Magritte éclate surtout auprès des artistes pop arts et conceptuels de la deuxième moitié du XXe siècle. René Magritte est aujourd’hui très présent dans les musées en Europe, dont l’un porte son nom, et aux Etats-Unis, et surtout dans des collections particulières. René Magritte est en effet très recherché par les collectionneurs sur le marché de l’art sur lequel sa cote est croissante depuis ces trente dernières années. Peintures, dessins, aquarelles et estampes sont assez fréquents sur le marché de l’art et les tableaux les plus représentatifs du surréalisme de René Magritte peuvent atteindre beaucoup de valeur.
René Magritte : prix, achat, vente et enchère
Les estimations pour René Magritte sont très variables selon le type d’œuvre. Il faut compter en moyenne entre 1 500 € et 60 000 € pour une estampe ou un dessin, de 150 000 € à 1 500 000 € pour une aquarelle, et entre 35 000 € et 20 millions d’euros pour un tableau. Les œuvres de Magritte les plus cotées sont celles qui sont le plus représentatives du surréalisme. La gouache sur papier de 1946 « Le colloque sentimental » a ainsi été adjugée au prix d’achat de 898 275 € (frais inclus) en novembre 2018 à New York (Christie’s). Une autre gouache, « L’incendie » de 1948, représentant le motif iconique de l’arbre-feuille, a même atteint en salle des ventes le prix de 3 771 450 euros, surpassant son estimation à l’expertise, en novembre 2018 à New York (Sotheby’s). Les tableaux des périodes « vache » et cubistes sont généralement estimés par les experts en dessous d’1 million d’euros, et les tableaux les plus surréalistes peuvent atteindre plusieurs millions d’euros aux enchères. Le tableau surréaliste « Les signes du soir » de 1926 a ainsi été vendu au prix de 2 061 975 € (frais compris) en février 2018 à Londres (Christie’s). Le record de vente pour un tableau de René Magritte a été atteint par l’huile sur toile « Le principe du plaisir » de 1937, adjugé au prix de 23 342 535 euros (frais compris), presque le double de son estimation basse, en novembre 2018 à New York (Sotheby’s). « L’oasis », huile sur toile, 1926, René Magritte, adjugé au prix de 3 566 775 € à Londres en 2018 (Christie’s)