Henri Matisse : sa cote dans le marché de l’art
Henri Matisse (1869-1954) est une figure incontournable de l’art du XXe siècle. Père du fauvisme, il est reconnu pour la peinture de cette époque au détriment, sans doute, de sa période suivante entre classicisme et orientalisme, ou encore de ses nombreuses sculptures, dessins, gravures, lithographies, pochoirs et collages.
Henri Matisse est un artiste aux multiples facettes dont l’héritage a profondément influencé des générations d’artistes. Lors de sa période fauve, Henri Matisse réalise des peintures de paysages, de nus et des portraits aux formes simplifiées, à partir de surfaces colorées cernées de noir, ainsi que des sculptures qui l’aident dans sa recherche formelle.
L’artiste développe un sentiment décoratif qui se manifeste dans la « période niçoise », inspirée de ses voyages en Andalousie et au Maghreb, où règnent les arabesques et les odalisques. Les dessins, les gravures et les lithographies accompagnent le travail de stylisation des formes d’Henri Matisse.
L’invention des « gouaches découpées » répond aux problèmes de santé rencontrés par l’artiste à la fin de sa vie. De son vivant, Henri Matisse a été reconnu et célébré en Europe et aux États-Unis. Sur le marché de l’art, l’artiste jouit d’une cote admirable.
Si les peintures fauves sont bien entendu très appréciées des collectionneurs, elles sont néanmoins rares sur le marché, tout comme les sculptures.
On constate que la « période niçoise » de l’artiste qui court des années 1920 aux années 1940, attire particulièrement l’attention des acheteurs. Les peintures, les dessins, les gravures et les lithographies de cette période ont donc une valeur très particulière sur le marché de l’art.
Henri Matisse : prix, achat, vente et enchère
Les estimations et les prix à l’achat oscillent entre 150 000 et 300 000 euros pour une toile de Matisse à l’aube du fauvisme, tandis qu’ils s’élèvent entre 1 et 5 millions d’euros pour les toiles fauves et les portraits orientalistes des années 1920-1930.
Les rares portraits stylisés des années 1940-1950 sont également appréciés des collectionneurs, et leurs prix s’étalent entre 4 et 8 millions d’euros. Toutefois, les paysages, les scènes de genre ou les odalisques des années 1920-1930 jouissent de la plus belle cote.
Pour ces tableaux, il faudra compter en effet entre 8 et 15 millions d’euros, et s’attendre à ce que certaines œuvres dépassent ces estimations. « Odalisque couchée aux magnolias », une huile sur toile de 1923, a défié les estimations des experts, au cours d’une vente aux enchères de 2018, en s’envolant au prix de 70 392 198 €* (Christie’s, New York).
Les dessins, les gravures et les lithographies d’Henri Matisse, représentant des odalisques des années 1920-1930 ou des portraits minimalistes des années 1935-1950, sont les plus appréciés des collectionneurs. Les prix varient entre 80 000 et 500 000 euros pour un dessin, et entre 10 000 et 50 000 euros pour une gravure ou une lithographie.
Les rares gouaches découpées présentes sur le marché s’envolent entre 500 000 et 1 million d’euros. Ces estimations à l’expertise sont parfois dépassées par certaines gouaches d’exception telle que « Grille » vendue à 2 005 938 € * en 2017 (Christie’s, New York).
Les rares sculptures d’Henri Matisse, principalement des bronzes et des plâtres représentant des nus, des bustes ou des portraits, ravissent les collectionneurs. « Nu allongé I (Aurore) », un bronze patine de 1907, est adjugé à 16 921 429 € * en 2018 (Phillips, Londres). * Frais compris « Odalisque couché aux magnolias », Huile sur toile, Henri Matisse, adjugé 70 392 198 € en 2018 (Christie’s, New York)