Chaïm Soutine (1893-1943) est un peintre français de l’École de Paris dont les tableaux sont marqués par une esthétique expressionniste, tourmentée et tumultueuse. Influencés par l’art moderne, Cézanne, Van Gogh ou Modigliani, les tableaux de Chaïm Soutine se caractérisent par des déformations, une émotion dramatique et une grande spontanéité du geste. Les tableaux de Chaïm Soutine, traités avec des empâtements et de couleurs vives, représentent autant des portraits aux personnages tordus et mélancoliques, que des paysages (Provence : Cagnes, Vence, Céret ; Paris ; etc.) ou des natures mortes. Ces dernières montrent souvent des animaux morts : poissons, volailles, gibiers ou carcasses écorchées rappelant les œuvres de Rembrandt ou de Chardin. Le travail de Soutine est marqué de façon caractéristique par des séries et des thèmes répétitifs comme « Les Pâtissiers » ou les « Bœufs écorchés ». Les tableaux de Chaïm Soutine sont mondialement connus. Ils sont exposés pour la première fois à Paris par Henri Bing en 1927. Découverts par le marchand d’art français Paul Guillaume et par le collectionneur américain Albert Barnes, les tableaux de Chaïm Soutine traversent l’Atlantique et sont exposés aux États-Unis, notamment à New York et Chicago. Aujourd’hui, ils sont principalement conservés au Musée de l’Orangerie, dans de grandes collections privées, comme la Fondation Barnes, et dans des collections particulières. Les tableaux de Chaïm Soutine ont en effet beaucoup de succès auprès des collectionneurs sur le marché de l’art, sur lequel ils sont rares et sur lequel ils possèdent une grande valeur. Leur cote est excellente et stable, avec très peu voire aucun invendu. Les paysages et les portraits affichent généralement les meilleurs résultats de vente aux enchères, notamment pour les portraits en buste ou les tableaux peints entre 1919 et 1922 (« période de Céret »).
Les estimations pour les tableaux de Chaïm Soutine se situent à l’expertise entre 80 000 et 1 500 000 euros en moyenne. Les tableaux peints entre 1919 et 1922, lorsque Soutine réside à Céret, période à laquelle se met en place son style si particulier, sont très prisés en salle des ventes et affichent de très belles estimations. Le tableau « La place de la Liberté à Céret », peint vers 1919, a ainsi été adjugé au prix de 725 000 € (frais compris) en octobre 2018 à Paris (Christie’s). Globalement, les portraits et les paysages ont une cote plus importante que les natures mortes. Les paysages, par exemple, sont systématiquement estimés par les experts au-delà de 200 000 euros et peuvent atteindre des prix très élevés aux enchères. Une « Vue de Céret », peinte vers 1922, a ainsi été adjugée à l’achat au prix de 1 426 944 € (frais compris) en mai 2019 à New York (Sotheby’s). Exceptionnellement, les estimations de certains tableaux, comme les portraits en buste aux couleurs vives, très rares, peuvent atteindre plusieurs millions d’euros. Le tableau « La femme en rouge », peint vers 1923-1924, a ainsi été vendu au prix de 8 383 296 euros (frais compris), un peu plus que son estimation initiale, en mai 2019 à New York (Sotheby’s). Le tableau « Le Bœuf » de 1923, issu d’une célèbre série de neuf toiles représentant des carcasses de bœuf écorchées, a même été adjugé au prix de 25 278 226 euros (frais compris), en mai 2015 à New York (Christie’s). « Paysage arbreux », huile sur toile, 1919, Chaïm Soutine, adjugé au prix de 467 954 € à Londres en 2019 (Sotheby’s)
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