Philippe Cognée (né en 1957), peintre français entre hyperréalisme et abstraction, est connu pour ses tableaux peints à l’encaustique (peinture à la cire) réalisés à partir de photographies projetées sur sa toile, avec une grande attention portée au traitement de la surface. La cire est alors repassée à travers un film plastique pour fondre les couleurs. Inspirées par la culture africaine – il a passé son enfance au Bénin –, la mythologie grecque et la photographie, ses peintures se caractérisent par des volumes importants, des cadrages étonnants et parfois un aspect primitif des représentations. Les peintures de Philippe Cognée sont avant tout inspirées par le réel et questionnent le rôle des images sur la réalité quotidienne et la confrontation entre la figure humaine et l’urbanité. Ils représentent autant des paysages, des objets communs – comme des appareils électroménagers, des bouteilles d’eau ou des chaises –, des villes, des immeubles, des supermarchés, ou des portraits. Philippe Cognée expose ses tableaux autant en France qu’à l’étranger. Ses peintures sont fréquemment présentes dans les galeries Templon, à Paris, et Alice Pauli, à Lausanne, mais également dans les FRAC, en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis ou à Tokyo. Les tableaux de Philippe Cognée, à l’huile ou à l’encaustique, demeurent cependant extrêmement rares sur le marché de l’art, sur lequel ils disposent d’une bonne cote, assez stable. Les collectionneurs sont surtout demandeurs des tableaux des années 1990-2000, caractéristiques du style hyperréaliste abstrait propre à cet artiste. La valeur d’une peinture de Philippe Cognée dépend alors généralement de sa technique : les peintures à l’encaustique, notamment les grandes toiles à l’aspect brouillé caractéristiques de l’œuvre de l’artiste, ont plus de succès auprès des collectionneurs que les peintures des années précédentes.
Les estimations pour les peintures de Philippe Cognée se situent globalement à l’expertise entre 1 500 € et 35 000 €. Ces estimations sont rarement dépassées en salle des ventes. De façon générale, les tableaux de « paysages » urbains à la fois réels et abstraits des années 1990-2000 (à l’encaustique ou à l’huile), vraiment iconique du style flouté de l’artiste, affichent une meilleure cote que les tableaux, souvent des portraits, des années 1980 (peinture à l’huile ou acrylique). Les toiles à l’encaustique sont systématiquement estimées par les experts au-delà de 5 000 €, et le prix peut varier ensuite selon la taille de l’œuvre (les toiles de plus de 100 cm de côté dépassent souvent 10 000 € aux enchères). Un portrait de Philippe Cognée de 1986 à la peinture à huile a ainsi été adjugé au prix d’achat de 2 340 € (frais compris) en octobre 2018 à Paris (Artcurial). Le tableau « Sur la route de Pondichéry » de 2011, une grande peinture à la cire sur toile montée sur panneau, a pour sa part été adjugée aux enchères au prix de 22 500 € (frais compris), le double de son estimation basse, en décembre 2018 à Paris (Sotheby’s). La toile à l’encaustique « Supermarché Leclerc » peint en 2000 a été adjugé en salle des ventes au prix de 32 500 euros (frais compris), en décembre 2016 à Paris (Artcurial). « Palais de Tokyo », encaustique sur toile montée sur panneau, 2010, Philippe Cognée, adjugé au prix de 17 500 € à Paris en 2018 (Christie’s)
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