Jacques Villon : sa cote sur le marché de l’art
Le peintre-graveur Gaston Émile Duchamp (1875-1963) se fait connaitre sous le pseudonyme de Jacques Villon et se considère lui-même comme un artiste « cubiste-impressionniste ». Son approche du cubisme est beaucoup plus mathématique que celle de Pablo Picasso, selon les conceptions du groupe de la Section d’Or, mais également sensorielle, rappelant les principes du futurisme. Jacques Villon propose une œuvre raffinée et délicate, avec une grande attention au traitement de la couleur, qui rend ses paysages, ses natures mortes et ses portraits agréables à contempler. Avec ses frères Raymond Duchamp-Villon et Marcel Duchamp, avec qui il forme le groupe de Puteaux, il fait le lien entre l’impressionnisme, les courants avant-gardes et l’abstraction lyrique. Jacques Villon a réalisé des centaines de peintures et de gravures. Il est déjà considéré comme un grand dessinateur et graveur lorsqu’il se plonge dans la peinture cubiste. Il expose pour la première fois avec le groupe de Puteaux, appelé la Section d’Or, à la Galerie de la Boétie en 1912, et connait sa première exposition personnelle en 1921. En 1913, Jacques Villon expose neuf toiles à l’Armory Show à New York, une des plus grandes expositions d’art moderne de l’époque. La diffusion internationale de son œuvre se fait aussi grâce au marchand d’art Louis Carré, mais c’est véritablement dans les années 1950 que Jacques Villon connait un vrai succès, parallèlement à l’émergence de l’art abstrait. A la fin de sa vie, il reçoit de nombreux honneurs et des commandes officielles, et fait l’objet d’expositions rétrospectives. Ces années lui assurent une bonne cote sur le marché de l’art qui perdure aujourd’hui, sans être excessive. Les œuvres de Jacques Villon sont plutôt fréquentes sur le marché de l’art, sur lequel on trouve surtout des estampes, mais également des dessins, des aquarelles et des tableaux, la valeur variant selon le type d’œuvre.
Jacques Villon : prix, achat, vente et enchère
Les estimations pour les œuvres de Jacques Villon varient beaucoup selon la technique employée. Il faut globalement compter entre 300 € et 15 000 € pour une estampe, un dessin ou une aquarelle, les estampes apparaissant le plus fréquemment en salle des ventes. Pour les tableaux, les estimations varient entre 3 000 € et 1 million d’euros selon la taille de l’œuvre, et surtout le niveau d’aboutissement du tableau, les tableaux cubistes les poussés étant les mieux côtés. Une estampe de 1905, « Au Café de la Place Blanche », réalisée à la pointe-sèche et aquatinte, a ainsi été vendue aux enchères au prix de 2 637 €, en septembre 2018 à New York (Swann). Une autre aquatinte, une « Maternité » d’après Picasso, réalisée en 1930, a été adjugée au prix d’achat de 13 000 € en mai 2018 à Lokeren, en Belgique (De Vuyst). L’huile sur toile « Attelages de chevaux » de 1946 a été vendue au prix de 15 000 € en octobre 2017 à Paris (Sotheby’s). Bien plus grand, le tableau « Rythme campagnard » de 1953, également une huile sur toile, a été vendue aux enchères au prix d’achat de 68 340 € en mai 2017 à New York (Sotheby’s). Le tableau « L’Acrobate » de 1913, considéré comme un des chefs d’œuvre de l’artiste pour son aboutissement spatial et chromatique, a même atteint le prix de 891 750 euros (frais compris) en salle des ventes en mai 2016 à New York (Christie’s). « La Mariée », 1934, eau forte et aquatinte, Jacques Villon, adjugé au prix de 6 797 € à New York en 2017 (Sotheby’s)