Georges Jouve : sa cote sur le marché de l’art
Grand céramiste français des années 1950, Georges Jouve (1910-1964) est connu pour ses céramiques entre tradition et classicisme. Il réalise toutes sortes d’objets, parfois monumentaux : lampes, sculptures, revêtements muraux, tables, ou encore des vases, coupes, pots et cendriers. Inspiré par la faune et la flore, Georges Jouve recherche des formes à la fois rigoureuses, épurées et sensuelles mêlant utilitaire, classicisme et abstraction. Les couleurs des céramiques de Georges Jouve, émaillées ou vernissées, peuvent être très vives (oranges, rouges, jaunes, verts intenses), ou plutôt sobres avec des blancs cassés, bleus foncés ou encore du noir. Sa couleur de prédilection est l’émail noir de cuivre, qu’il développe dans les années 1940. Formé à l’École Boulle, Georges Jouve s’intéresse réellement à la céramique durant la Seconde Guerre mondiale. Il expose rapidement dans les salons parisiens comme au Salon de l’Imagerie ou celui des Artistes Décorateurs. Son succès naît du fin équilibre de ses céramiques symbolisant le renouveau après-guerre par ses formes brillantes et joyeuses aux émaux monochromes. Il expose partout en Europe et dans le monde, à Milan, Vienne, Barcelone, ou encore Rio de Janeiro et Le Caire. Le design moderne du milieu du XXe siècle étant en plein essor sur le marché de l’art, la cote de Georges Jouve suit ce cours et se montre croissante. Le céramiste enregistre de très bons résultats de ventes, avec des records pour certaines catégories, comme une lampe en 2017. Les céramiques de Georges Jouve sont très présentes sur le marché, sur lequel se trouvent principalement des vases et des lampes, mais aussi des bouteilles et des pots, et plus rarement de grandes sculptures qui peuvent atteindre une très grande valeur en salle des ventes.
Georges Jouve : prix, achat, vente et enchère
La fourchette d’estimation des œuvres de Georges Jouve est très vaste et s’étend globalement entre 1 000 et 60 000 euros. Les experts évaluent les petites coupes et vases simples entre 5 000 et 8 000 euros environ et les lampes entre 10 000 et 20 000 euros. Les céramiques affichant les meilleures cotes sont les sculptures, les miroirs ainsi que les lampes et les vases aux formes originales et complexes, plus sculpturales. Les estimations dépassent alors les 30 000 euros. Un pichet en céramique émaillée a ainsi été adjugé au prix de 4 380 € (frais compris), soit plus du double de son estimation haute, en juin 2018 à Paris (Sotheby’s). Les estimations données à l’expertise sont en effet fréquemment dépassées. Tel est le cas également d’une boîte en céramique émaillée de 1956, adjugée au prix d’achat de 11 250 €, plus de dix fois son estimation basse, en novembre 2018 à Paris (Sotheby’s). Les sculptures atteignent souvent des sommes très élevées aux enchères, comme cette « Importante sculpture » de 1955, en acier et céramique émaillée, vendue au prix de 114 400 euros (frais compris), entre trois et cinq fois son estimation, en novembre 2018 à Paris (Artcurial). La sculpture monumentale et unique « Le Couple » de 1960, en terre cuite, engobe et métal, a même atteint en salle des ventes le prix de 349 500 euros (frais compris), deux à trois fois son estimation initiale, en mai 2014 à Paris (Christie’s). Elle est notamment issue de la collection personnelle de Georges Jouve, symbolisant son amour pour sa femme. « Table basse », céramique émaillée, acier, ciment, vers 1954, Georges Jouve, adjugé au prix de 60 847 € à New York en 2018 (Sotheby’s)